Un si beau dimanche
L’AS Monaco se rend au Parc des Princes pour affronter le PSG dans un choc qui fait saliver
Jamais un choc n’avait suscité autant d’attente et de passion en Ligue 1 depuis très longtemps. Depuis la rivalité PSG-OM des années 90, choc artificiel fabriqué par Bernard Tapie et Canal Plus, aucun affrontement interne au championnat de France n’avait confronté deux équipes aussi impressionnantes. Ce soir, sur le billard du Parc des Princes, les deux équipes les plus riches du championnat mais aussi ses deux meilleurs représentants sur la scène européenne vont se jauger les yeux dans les yeux. Paris et Monaco sont également d’intenses pourvoyeurs de l’équipe de France (Areola, Matuidi, Kurzawa et Rabiot côté PSG, Lemar et Sidibé côté monégasque), c’est donc la vitrine du football français au sens large qui s’avance. Ce qui est rassurant, c’est que l’on ne parle que football, ici, pas de saillies médiatiques dans la presse entre les deux camps. On se respecte autant qu’on se craint. C’est aussi ça, le nouveau football français, où des institutions basculent sous pavillon étranger pour espérer tutoyer les sommets européens. L’AS Monaco estampillée drapeau russe d’un côté, le PSG sous pavillon qatari de l’autre. Derrière ces deux locomotives qui servent d’exemple, Lille, Marseille, Lyon et Nice ont, eux aussi, fait appel à des capitaux étrangers pour se développer. Audelà du choc des puissances économiques, on va assister à un ballet d’internationaux sur la pelouse parisienne : Bernardo Silva, Danijel Subasic, Fabinho, Angel Di Maria, Marquinhos, Thiago Silva, Julian Draxler sans oublier les deux numéros 9 Sud-Américains, Edinson Cavani et ses 20 buts en Ligue 1 côté parisien, Falcao et ses 12 réalisations en face. Deux renards de surface achetés plus de 60 millions d’euros chacun durant l’été 2013. Des CV qui en disent long sur la qualité du choc. Pour prendre la mesure de ce match, la qualité des deux bancs de touche est un prisme qui en dit long (Mbappé, Moutinho, Carrillo, Ben Arfa, Maxwell...).
« Monaco est l’équipe à battre »
On a beau fouiller dans les archives, la Ligue 1 n’avait pas connu pareille opposition depuis une éternité. Quand Lyon s’adjugeait sept titres de champion de France de suite, personne ne pouvait rivaliser. Depuis quatre ans, le PSG s’ennuie dans un championnat qu’il a remporté en mars l’an dernier, terminant 30 points devant son dauphin. Cette saison, tout a changé. Monaco est un beau et efficace leader, fort de son attaque de feu qui balance trois buts par match dans les filets adverses. Malgré le départ de Zlatan Ibrahimovic (113 buts en Ligue 1 en quatre saisons), le PSG et ses 500 millions d’euros de budget ont investi plus de 100 millions sur le mercato depuis le mois de juin. Ce soir, toutes les caméras seront braquées sur le Parc des Princes. Rien ne sera habituel puisque Ronaldinho, Parisien entre 2001 et 2003 et Ballon d’Or 2005, donnera le coup d’envoi du match. « Monaco est l’équipe à battre, c’est un match important, pas décisif » clamait hier l’entraîneur parisien Unai Emery. Avec trois points d’avance et une différence de buts ultra-confortable (+43 contre +26), Monaco est assurée à 99,99% de rester devant son adversaire du soir au coup de sifflet final. Mais le résultat de ce match peut tout changer. Une victoire, l’ASM aurait 6 points d’avance sur son principal adversaire dans la course au titre, 7 si on tient compte de la différence de buts. « Si on gagne à Paris, ce sera très important. Ce sera une grande motivation pour le reste du championnat », lâche Falcao. Une défaite, en revanche, mettrait tout le monde au même niveau et relancerait le championnat et, peut-être, l’OGC Nice aussi. En attendant à partir de 21 heures, on va assister à une rencontre de très haut niveau. Qui a dit que le championnat de France n’avait aucun intérêt ?