Un dimanche républicain
Les temps sont donc révolus où le septième jour de la semaine, réputé être celui du Seigneur, on allait écouter les sermons à l’église. Aujourd’hui, ce sont les politiques, plus ou moins qualifiés, qui entre incantations et condamnations, se chargent des leçons de morale. Avec, pour l’instant, un thème de réflexion principal : lorsqu’elle contribue à mettre du beurre dans les épinards, la femme du crémier doit-elle avoir une compétence de crémière ? Demain, on se demandera si la collaboration (pas encore tout à fait professionnelle) à de petits travaux des enfants du crémier n’est pas de nature à faire tourner le lait. Moyennant quoi, ce dimanche, de h à h, au terme de plusieurs mois d’homélie et de confessions et chacun prêchant pour sa chapelle, la grandmesse démocratique remplacera les hosties par des bulletins de vote. Or, même en multipliant les prières et en écumant les séminaires, pas facile de se dénicher un nouveau pape. Peut-être faudra-t-il en arriver, sous un régime qui ne rate aucune occasion de bafouer la parité, à exiger le célibat de nos présidents de la République. Vous me direz que saint François Hollande a rempli parfaitement cette condition. Pas faux. Sauf que, depuis quatre ans, il se fait aider dans le gouvernement de la France par une épouse de la main gauche, paraît-il
très généreusement rétribuée.