Le non des députés à son assouplissement
Les élus, principalement socialistes, n’ont pas adopté, hier soir, le texte de modification de la loi de 1986. La mouture initiale, visant à lutter contre l’érosion côtière, avait été modifiée par le Sénat
Les députés planchaient hier, en deuxième lecture, sur un texte visant à assouplir les conditions de la loi Littoral. Une hérésie pour bien des défenseurs de l’environnement. Comble du paradoxe : ce projet de loi sur « l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique » avait été déposé, initialement, par les députés socialistes Chantal Berthelot (Guyane), Pascale Got (Gironde) et Bruno Le Roux (avant son entrée au gouvernement), afin de lutter contre l’érosion côtière. Et préserver ainsi le littoral.
Les « dents creuses » colmatées ?
Ils avaient été pris à rebours par le Sénat, en première lecture. Le 11 janvier, la haute chambre, majoritairement à droite, avait, en effet, introduit plusieurs dérogations, vidant le texte de sa teneur écologique. Exit les «barrières» empêchant la densification des côtes ; bonjour, notamment, un nouvel amendement permettant «la création de zone d’activité économique » sur des terres jusqu’ici protégées. Cherchez l’erreur, pour les pros loi Littoral… Pour rappel, depuis son entrée en vigueur en 1986, la loi Littoral interdit toute construction à moins de 100 mètres du rivage dans tout le pays. Elle réglemente aussi les environs de cette zone interdite, afin d’éviter que le bord de mer soit en proie au bétonnage. À l’heure actuelle, il est par exemple interdit de combler des « dents creuses », comme les appelle la loi (à savoir une bande de 2 km à proximité de la mer, où aucune nouvelle construction n’est autorisée entre les maisons déjà existantes). Une mesure sur laquelle le Sénat (carnassier ?), était également revenu. Hier soir, ces « petits aménagements » sur « l’adaptation du territoire au changement climatique » ont ainsi été stoppés. Selon l’analyse disponible sur le site Internet de l’Assemblée, nul député du Var et des AlpesMaritimes lors de ce scrutin. Sur 32 parlementaires votants, vingt-trois (dont 19 du groupe socialiste, écologiste et républicain) ont voté contre le projet, et 9 (dont 8 du groupe Les Républicains) ont voté pour.