Var : la Fondation Abbé Pierre fait les comptes
Même s’il s’est remis à en construire, le département est encore loin de rattraper son déficit en logements sociaux. Il en faudrait presque deux fois plus, selon la Fondation Abbé Pierre
La Fondation Abbé Pierre a livré hier son 22 rapport annuel sur e le mal-logement (lire aussi en page France). Le délégué de la fondation dans le Var décrypte la situation particulière de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Entretien avec Jean-Paul Jambon.
Que nous apprend ce rapport, pour l’essentiel ? Ce rapport annuel a la particularité de faire aussi le bilan du quinquennat, au regard des engagements de François Hollande. Notre constat est que le compte n’y est pas. On est loin de l’engagement des logements construits par an en France, dont sociaux. On en est plutôt à sociaux.
Dans notre région – qui part de loin – le rythme des constructions s’est pourtant accéléré, non ? En Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a une vraie spécificité. Après des années de retard, on est dans une phase de « stabilisation de la dégringolade » (sic). Cela veut dire que le nombre de demandes de logements sociaux augmente toujours plus vite que les constructions. Nous ne sommes pas encore dans une phase de rattrapage.
Quels sont les objectifs chiffrés ? Pour l’année , l’objectif était de logements sociaux dans le Var ; ont été réalisés. C’est-à-dire qu’il y a encore une fourchette non réalisée [ %, Ndlr]. Il faut reconnaître un déblocage, mais au vu des besoins, on devrait tourner autour des nouveaux logements sociaux, pour rattraper le retard. Désormais, on a atteint les personnes sur liste d’attente pour un logement social dans le Var [contre selon l’estimation de , Ndlr].
Un certain déblocage est-il à mettre au crédit du quinquennat Hollande ?
Certes, mais globalement, c’est une grosse déception en matière d’hébergement. En , l’État consacrait % du produit intérieur brut (PIB) au logement et depuis, cela n’a fait que baisser… Là on en est à , %. L’État met de moins en moins la main à la poche. Ce sont les bailleurs ou les opérateurs privés qui construisent, comme c’est le cas dans deux grosses opérations qui sont ouvertes à Toulon – Font-Pré et Sainte-Anne.
Cela fait une différence ? D’un côté, ça permet d’activer la construction, c’est positif. Mais de l’autre, comme les bailleurs sociaux construisent moins, ils sont moins prioritaires sur les attributions de logements. Et c’est un vrai problème. Est-ce que les mentalités bougent autour du logement social ? Dans notre région, on est loin d’être dans une vraie mobilisation. C’est une bagarre permanente. Y compris vis-à-vis de gens bien logés, dans de belles
maisons, et qui ne veulent pas de logement social à côté de chez eux. À Bandol, le préfet du Var a pris la main sur une parcelle de terrain Le permis de construire a été déposé et accordé. Et là, on a des associations de protection
de l’environnement et des associations d’habitants qui font un recours. On connaît ça très souvent. 1. Une mesure assez exceptionnelle, prise par l’État, car la commune était en carence de logements sociaux.
On est dans une phase de stabilisation de la dégringolade ”