Stéphanie Pillonca, réalisatrice parisienne au coeur hyérois
Native de Hyères, Stéphanie Pillonca arpente désormais les rues de la capitale, avec son rêve en tête : le cinéma. Son premier long-métrage, Fleur de tonnerre, coécrit avec son mari Gustave Kervern, est sorti le 18 janvier sur grand écran. Un film retraçant la vie d’Hélène Jégado, considérée comme la plus grande empoisonneuse de tous les temps. Nous avons joint, par téléphone, la réalisatrice parisienne… aux attaches hyéroises !
Quels sont vos rapports à la cité des palmiers ? C’est simple, à Hyères, j’ai toute ma famille. Je suis née à Hyères et j’y ai grandi. J’ai étudié au lycée Jean-Aicard. Je suis très attaché à la région. Mon arrière-grand-mère tenait un banc de coquillages au Portalet. Mon arrière-grandpère, quant à lui, était député suppléant à l’époque de Mario Bénard. Même si maintenant j’habite sur Paris, je n’oublie pas de revenir quand je peux. Je me sens encore hyéroise. C’est simple, quand je suis ici, on peut me trouver aux Pesquiers. Généralement, si on me cherche, je suis là-bas (rires) ! C’est un lieu tellement reposant.
S’il fallait, en une phrase, parler de votre film ? J’ai décidé de raconter l’histoire touchante, émouvante, d’Hélène Jégado, la plus grande empoisonneuse que le monde n’ait portée. En une phrase, c’est ça.
Pourquoi avoir choisi cet univers si particulier pour un premier long-métrage ? Ce qui m’a énormément touché chez Hélène Jégado, c’est sa solitude, sa marginalité et sa souffrance. Comme je le dis souvent, je n’essaye pas de l’excuser. J’essaye juste de la comprendre. Comprendre cette petite fille en souffrance, en pleurs. Hélène a été malmenée, maltraitée. C’est très dur de bien pousser dans ces conditions, dans une telle douleur. J’ai vraiment essayé de cerner son isolement et sa folie.
Votre film est une adaptation d’un roman de Jean Teulé… Oui. J’ai d’abord décidé d’adapter Le magasin des suicides de Jean Teulé au théâtre. J’ai ensuite reçu un roman dédicacé, à sa sortie, par Jean Teulé. Il s’agissait de Fleur de tonnerre. J’ai été tellement subjuguée, émue et bouleversée par l’histoire de cette femme, Hélène Jégado, que j’ai décidé de me lancer sur ce projet. Ce film est-il un moyen de dénoncer l’actuelle situation de ces personnes en difficulté ? C’est un problème qui est toujours d’actualité. Pour ce film, nous avons décidé de travailler avec des psychiatres, des juges d’instructions, etc. Afin de comprendre et surtout d’être le plus proche de la réalité. La plupart de ceux qu’on appelle délinquants aujourd’hui ont connu une enfance difficile. C’est un fait avéré et je pense que c’est intemporel.
Pour un premier longmétrage, vous disposez d’un casting fort… J’ai vraiment voulu m’entourer de gens qui comptent beaucoup pour moi. Des gens que j’admire. Ainsi, on peut retrouver Benjamin Biolay, Christophe Miossec, Jonathan Zaccaï, et bien évidemment Déborah François, qui joue le rôle d’Hélène Jégado. Elle est exceptionnelle, j’ai été bluffé. Son interprétation est naturelle, touchante. Elle est tout simplement fabuleuse.
Peut-on voir Fleur de tonnerre à Hyères ? Malheureusement non… et c’est un véritable regret pour moi. Une déception. C’est un petit film indépendant, du cinéma d’art et d’essai, mais ça m’attriste un peu. Fleur de tonnerre ne sera donc pas diffusé à Hyères, au cinéma Olbia. J’espérais vraiment être diffusé dans ma ville natale… Je n’ai pas vraiment d’explication mais il faut s’y faire.
Êtes-vous déjà sur d’autres projets ? Oui, je travaille déjà sur un autre film… mais je ne peux pas trop en dire ! Pas encore. C’est un peu trop tôt. Tout ce que je peux révéler, c’est que cette fois-ci, cela ne sera pas un film d’époque. Mais pour l’instant, j’accompagne Fleur de tonnerre jusqu’en mars et ensuite, on verra pour passer à autre chose.