Marine Le Pen refuse de restituer € au Parlement européen
Marine Le Pen a annoncé qu’elle ne rembourserait pas près de 300 000 € que le Parlement européen lui réclamait hier soir – dernier délai – pour avoir rémunéré comme assistante parlementaire Catherine Griset à une époque où celle-ci était la secrétaire, puis la chef de cabinet de la dirigeante du Front national. « Je ne me soumettrai pas à la persécution, à cette décision unilatérale prise par des adversaires politiques avec exécution provisoire en violation de l’État de droit, des droits de la défense, sans preuves et sans attendre que la justice que j’ai saisie ne se prononce au fond », a-t-elle déclaré. La présidente du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) a déposé récemment une plainte auprès du parquet de Bruxelles pour « faux intellectuel » visant la directrice de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) et le secrétaire général du Parlement européen, Klaus Welle, au sujet de l’enquête sur des soupçons de fraude relative à l’emploi d’assistants parlementaires du FN au Parlement européen (1). Trois des nouveaux eurodéputés du Front national élus en 2014 ont d’ores et déjà été invités à rembourser et se voient prélever depuis septembre 2016 la moitié de leur salaire chaque mois. Il s’agit de Mylène Troszczynski pour 56 554 €, de Sophie Montel pour 77 276 € et de Dominique Bilde pour 40 320 €. Son avocat, Me Marcel Ceccaldi, dénonce une présumée « collusion » entre le Parlement européen et l’Olaf, dont il demande à voir le rapport. Le parque t de Paris a ouvert le 15 décembre dernier une information judiciaire pour abus de confiance et recel de ce délit, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé dans l’enquête sur ces soupçons de fraude relative à l’emploi par le FN d’assistants parlementaire.
Saisie sur salaire
Faute de s’être acquittée de la somme réclamée par une lettre envoyée par le Parlement mi-décembre, la candidate à la présidentielle pourrait se voir retirer la moitié de son salaire et de ses indemnités journalières, ainsi que la totalité de ses frais généraux, indique une source proche du Parlement européen. Une seconde lettre de recouvrement a été adressée à la présidente du Front national, pour un montant d’environ 40 000 € correspondant à l’emploi comme assistant parlementaire de son garde du corps, pendant quelques mois. L’échéance tombe en février.
1. L’Olaf a été saisi en mars 2015 par le Parlement européen de soupçons de fraudes relatives aux conditions d’emploi de vingt assistants parlementaires du Front national. L’affaire était alors qualifiée par un porte-parole du Parlement de « première» à cette échelle dans l’histoire de l’institution.