Var-Matin (Grand Toulon)

Entre guerre et célébratio­n C. C.

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L’histoire

En 2005, Billy Lynn (Joe Alwynn), un jeune Texan de 19 ans, fait partie d’un régiment d’infanterie en Irak, lequel est victime d’une violente attaque. Ayant survécu à l’altercatio­n, il est érigé avec plusieurs de ses camarades, en héros. Et c’est avec ce statut qu’ils sont rapatriés aux ÉtatsUnis par l’administra­tion Bush, qui désire les voir parader au pays... avant de retourner au front.

Notre avis

Ce qu’il y a de formidable dans le cinéma de Ang Lee, c’est qu’à l’image de Steven Soderbergh, il ne fait jamais deux fois le même film et se plaît à toujours changer de registre. Son cru 2017 lui fait poser une réflexion sur le post-traumatism­e de la guerre en compagnie de jeunes soldats lors d’une parenthèse américaine entre deux assauts. Un point de vue critique sur le nationalis­me, servi par une mise en scène qui met en balance l’horreur vécue par ces recrues et la perception du peuple à l’occasion de leur célébratio­n à la mi-temps d’un match de football américain. L’esprit show contre l’esprit chaud, le temps de ce jour pas comme les autres où les doutes remontent à la surface. En témoigne cette magnifique séquence sur la parade des soldats au milieu du spectacle des Destiny’s Child. Les feux d’artifices y résonnent comme des bombes. Malin dans la mise en abîme, Ang Lee questionne également la sincérité, la légitimité, de l’adaptation cinématogr­aphique d’une histoire vraie et de déterminer à qui elle appartient. L’utilisatio­n des flashbacks sur deux temporalit­és permet de représente­r au mieux les pensées de Billy, que ce soit sur le champ de bataille ou auprès de ses proches, dont sa soeur mal dans sa peau. Un équilibre réussi entre ressenti personnel et vision commune mené par un cast de seconds rôles de choix, puisque autour de Joe Alwyn, acteur au visage à la fois dur et angélique, on note les présences de Kristen Stewart, Vin Diesel, Steve Martin ou Chris Tucker. Tous brillent chacun à leur tour et permettent de mieux faire passer la pilule lorsque le réalisateu­r de L’Odysée de Pi se montre trop explicatif notamment dans une scène finale kitch, dont on se serait bien passé.

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