Un Varois dénonce des violences
En mettant en ligne la vidéo d’un chien giflé par un éducateur azuréen, le Varois Eric Tramson a généré un buzz qu’il ne veut pas voir occulter son action majeure : la dénonciation d’un système
Cette vidéo, ce n’est rien par rapport à ce qui se passe ailleurs !» En postant le montage d’images d’un chien muselé en train de recevoir des claques à la chaîne et violemment suspendu au bout de sa laisse dans un club canin de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), Eric Tramson ne pensait pas qu’il déclencherait un tel emballement médiatique.
Trop de théorie
« Elle en est à plus de 20 000 vues, mais je ne suis pas fier de ça. Et surtout, je ne veux pas que cette vidéo occulte un travail de cinq ans pour dénoncer les manquements à la protection animale causés par un trop grand vide juridique », débute le Varois, flanqué de sa casquette de délégué national chargé du Pôle Éducation canine au sein de la FFPAnimale, dont le site officiel est tombé en rideau depuis l’affaire. Victime de son succès... Plutôt que d’aboyer sur un « éducateur », Eric Tramson, qui a passé plusieurs années dans l’armée, dénonce un« système inapte ». « J’ai acquis mes compétences durant mon service et dans le monde associatif. Ce que je montre du doigt aujourd’hui, ce n’est pas forcément une personne, mais l’État qui laisse n’importe qui s’improviser éducateur avec un certificat théorique passé en trois jours, moyennant 220 euros et qui, à son tour, peut former des gens…», se désole-t-il. En marge d’une séance d’éducation canine avec un malinois, un am’staff et un berger australien sur son terrain de Trans-en-Provence ouvert voici cinq ans, Eric Tramson explique sa méthode insolite avec pédagogie. Et fougue. « C’est mon invention. L’échange salivaire. J’ai découvert ce procédé il y a quatre ans en m’occupant d’un rottweiller agressif. Après avoir tout essayé, j’ai tenté de récréer un lien avec ma salive, exactement comme le fait une mère avec ses chiots. Et ça a fonctionné ! », s’illumine Eric Tramson qui depuis, avec sa méthode insolite, évite castration, voire euthanasie, à des chiens dits « méchants ».
Haro sur le business de la formation
D’où une révolte lorsqu’on lui parle de devenir « comportementaliste en dix leçons », sans aucune pratique... « Savent-ils ce que c’est d’enfiler un costume d’attaque ? Se faire mordre ? A part pour les vétérinaires, le titre de comportementaliste est galvaudé. Il faut l’abroger, car il n’est pas reconnu par un diplôme d’État ! », tonne le Varois qui, pour le coup, « lâche les chiens » sur le business de la formation canine. Un refrain qui vaut aussi pour les toiletteurs, taxis animaliers et autre dog-sitters... « Nous en appelons au législateur afin d’encadrer clairement et juridiquement ces métiers», conclut-il par souci de transparence. Et du bienêtre animal.