L’association Ressources au bout du rouleau
L’association de quartier de La Planquette a fermé ses portes et estime que la mairie ne l’a pas soutenue. Une accusation que le maire considère « scandaleuse »
Sinistre ambiance vendredi dernier dans les locaux de l’association Ressources à La Planquette. Accroché dans le coin de la grande salle où une trentaine d’enfants sont accueillis après l’école, le portrait d’Abdel Kouailia est le seul à garder le sourire. Fondateur de l’association en 1993 et disparu en 2008, il semble veiller sur les dernières minutes de la structure.
« Un sentiment de gâchis »
« Ce soir, on ferme », soupire, la gorge serrée par la colère, Evelyne Coutier, la présidente. « Les cinq salariés sont licenciés et c’est le dernier accueil proposé aux enfants. » Dans la petite salle de réunion, à l’abri du regard des gamins du quartier, le conseil d’administration entérine la liquidation sans le moindre espoir de trouver une parade. « On a été asphyxié petit à petit », s’étrangle Dominique Fraga-Lopez, qui va quitter son poste de directrice et se retrouver au chômage. Avec elle, quatre animatrices suivent le mouvement. « Depuis 2010, les subventions n’ont cessé de diminuer, grince Evelyne Coutier. Du coup, nos activités aussi ont dû s’adapter. La mairie et la CAF nous ont, par exemple, demandé d’arrêter l’accueil de loisirs. On a aussi dû interrompre l’accueil des majeurs, puis des ados…On a perdu l’aide de la Région, celle du département, celle de l’État pour l’alphabétisation des adultes… Et aujourd’hui, comme on ne peut pas présenter un budget en déficit, on est obligé de fermer. Ça nous laisse vraiment un sentiment de gâchis et une grande tristesse pour les enfants. Nous, on les gardait sur le droit chemin. Maintenant, au lieu d’être accueillis après l’école, ils traîneront dehors… » Franchement dépités, les membres du conseil d’administration ont le sentiment que l’association a été lâchée par la municipalité. La subvention de 55000 euros accordée lors du dernier conseil municipal ne servant qu’à assurer un soutien en trompe l’oeil. « En 2011 encore, la ville nous subventionnait à hauteur de 135000 euros. Sans justification, cette somme n’a cessé de diminuer depuis, au fil des ans », déplore la présidente. « Et qu’on ne me dise pas que c’est parce qu’on n’a pas eu l’agrément “animation locale des espaces de vie sociale” de la CAF que la mairie a réduit les subventions. C’est le contraire. C’est parce qu’on n’a pas l’argent de la mairie que la CAF nous a supprimé l’agrément. »