Ancienne prison: derniers mois d’une condamnée
Après les travaux de désamiantage en cours, l’ancienne maison d’arrêt de l’avenue Brossolette à Draguignan sera définitivement détruite d’ici novembre. Au final, un beau gâchis !
Quel est le comble pour une prison? Tomber aux… oubliettes bien sûr ! L’ancienne maison d’arrêt de Draguignan aura même réussi l’exploit de le faire seulement 26 ans après sa mise en service. 2010 et ses cruelles intempéries sonnant le glas de ce centre pénitentiaire bâti en zone rouge inondable et accueillant des détenus depuis 1984. Ne subsistait, depuis, qu’un authentique décor de film d’horreur. Pour la ville, une verrue. Cette dernière est enfin en passe de disparaître. En effet, sur place, des techniciens du désamiantage ont aujourd’hui remplacé les prisonniers. Depuis avril 2016, ils s’emploient à retirer les matériaux toxiques. Déjà une cinquantaine de tonnes ont été extraites. «Ça représente 15 semi-remorques. En moyenne, on est presque une quinzaine de personnels au quotidien » ,décrit le chef de chantier de la société Valgo, Philippe Darcheville. Le tout avec d’infimes précautions. « On porte des combinaisons réglementaires. Et nous nous prêtons à des décontaminations toutes les deux heures. Nous devrions avoir fini le désamiantage fin février, début mars. » Cette phase est le prélude à la destruction définitive de l’ancienne prison. Des appels d’offres sont ainsi en cours de lancement pour un début des travaux à partir de la mi-avril. « Les travaux de démolition dureront jusqu’à début novembre 2017 et ne porteront pas atteinte aux vestiges romains enfouis sous la prison (NDLR : ils ont été découverts à l’occasion de la construction) », annonce le souspréfet, Philippe Portal. Sept millions d’euros ont été déboursés par le ministère de la Justice pour rayer de la carte l’ancienne maison d’arrêt. Mais pourquoi six longues années auront-elles été nécessaires pour y parvenir ? « À l’époque (après 2010, NDLR), la priorité du ministère de la Justice était la construction de prisons. La création de plusieurs milliers de places et des centaines de millions d’euros pour les financer. Les constructions étaient prioritaires par rapport aux démolitions de centres pénitentiaires. C’était le cas à Draguignan, où la démolition a été décalée pour raison budgétaire. Mais ici, il y a quand même eu une bonne coordination entre les collectivités et l’État pour que cette démolition ne tombe pas à l’eau et soit enfin inscrite au budget du ministère de la Justice », répond le sous-préfet. Quant à la suite… Le terrain de l’ancienne prison pourrait être restitué gratuitement à la Ville. Et si aucun projet n’est encore avancé par la municipalité, il faudra bien sûr prendre en compte la vulnérabilité de la zone aux inondations avant toutes décisions.