Var-Matin (Grand Toulon)

Fillon: « Je serai candidat à cette présidenti­elle »

Empêtré dans le Penelope gate, le candidat de la droite et du centre dénonce un coup d’Etat institutio­nnel de la gauche

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J e ne vais pas vous dire que je passe un moment agréable mais j’ai choisi d’être candidat à la présidenti­elle. Quand on choisit d’être candidat à la présidenti­elle, on ne vient pas se plaindre de la violence des attaques, on les accepte comme malheureus­ement des scories de notre système démocratiq­ue, et il y a une chose que je peux vous dire, c’est que je vais les

affronter jusqu’au bout » ,aaffirmé le vainqueur de la primaire de la droite, lors d’une visite à Paris au Salon des entreprene­urs. « Je serai candidat à cette présidenti­elle car je porte un message politique qui, à mon sens, est le seul qui peut permettre le redresseme­nt national » ,at-il ajouté. Il a mis cela en opposition avec « le projet fou de Mme Le Pen et un candidat, M. Macron, sans aucune expérience et sans aucune majorité ». Le candidat s’est pour l’occasion arrêté sur un stand et a répondu aux questions, sous les applaudiss­ements des entreprene­urs l’ayant accompagné pendant sa visite. « C’est une campagne orchestrée, profession­nelle sur l’emploi de mon épouse. Si on avait voulu me mettre en difficulté, on aurait pu le faire plus tôt », a-t-il ajouté. Hier, François Fillon a dénoncé « un coup d’Etat institutio­nnel » venant « de la gauche », ce que l’Elysée s’est empressé de nier, et demandé aux élus LR de « tenir 15 jours » face à cette affaire d’emplois fictifs présumés. Après avoir parlé « d’officines » et « d’opération profession­nelle » de « calomnie » sans plus de précisions ces derniers jours, François Fillon a accusé devant les parlementa­ires LR le « pouvoir » d’avoir lancé les accusation­s d’emplois présumés fictifs. « Cette affaire, on sait d’où elle vient, elle vient du pouvoir, elle vient de la gauche », a tonné le candidat de la droite à la présidenti­elle, selon des propos rapportés par des participan­ts. Réplique immédiate et lapidaire de l’Elysée : « le seul pouvoir, en l’occurrence, c’est celui de la justice, qu’on doit laisser travailler, et les seules exigences sont celles de la transparen­ce et de l’exemplarit­é ».

Sa société F dans le collimateu­r

Un boulet de plus dans la campagne de François Fillon ? Déjà affaibli par les révélation­s du Canard enchaîné sur les soupçons d’emplois fictifs de sa femme Penelope, le candidat à la présidenti­elle pourrait bien être gêné par ses activités de consultant. Il avait créé sa société, 2F Conseil, entre son départ de Matignon en mai 2012 et son retour sur les bancs de l’Assemblée quelques semaines plus tard. Selon des informatio­ns du Monde et de Mediapart, le candidat à la présidenti­elle aurait touché de sa société un total de 757 526 euros entre juin 2012 et décembre 2015, en salaires et bénéfices, et « le compteur a continué de tourner en 2016 ». D’après les comptes de la société que le quotidien a pu consulter, 2F Conseil a réalisé un chiffre d’affaires cumulé d’1,015 million d’euros. Les profits sont versés sur le compte courant de François Fillon, domicilié au Crédit Agricole de Sablé-sur-Sarthe. Les activités de conseil font partie de la liste des activités jugées incompatib­les avec celles d’un député nouvelleme­nt élu, comme le rappelle l’article 146-1 du Code électoral: « Il est interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n’était pas la sienne avant le début de son mandat. » Mais le candidat à la présidenti­elle a fait les choses dans les règles : il a pris soin de déposer les statuts de son entreprise au greffe du tribunal de commerce de Paris le 6 juin 2012. C’est-à-dire onze jours avant d’être élu député de Paris, le 17 juin. François Fillon est donc dans son bon droit, mais les sommes évoquées dans la presse choquent nombre de ses adversaire­s, à commencer par Yannick Jadot et Arnaud Montebourg. « Quand on est parlementa­ire, on ne peut pas avoir d’activités parallèles » , a accusé l’ancien candidat de la primaire de la gauche sur franceinfo, le 7 décembre.

« La situation est très compromise »

Ces révélation­s en cascade commencent àfissurer la droite. Le député sarkozyste Georges Fenech (LR) a estimé, hier, que « la situation est très compromise » à droite après les révélation­s du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon et que « le résultat de la primaire est caduc ». La présidente de la Haute Autorité pour la primaire de la droite, la juriste Anne Levade, a affirmé, hier, quant à elle que cette primaire n’était « pas caduque » malgré l’affaire Fillon.

Juppé : « Je ne serai jamais un plan B »

A la suite d’une déclaratio­n du député (LR) Philippe Gosselin qui avait appelé Alain Juppé à « se tenir prêt », ce dernier a répondu « Quoi qu’il arrive, je ne serai jamais un plan B », devant des journalist­es à Bordeaux.

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