Au centre du terrain et de la polémique
À la tête du nouveau staff médical du club depuis juin mais toujours praticien à l’hôpital, le docteur n’a pas le temps de chômer. Mais il ne s’en plaint vraiment pas
JPlusieurs clubs du Top sont dans le viseur des instances de la Fédération française de rugby, qui profitent de la zone grise régnant autour des compléments alimentaires. « Ils en prennent tous. Ça fait partie des pratiques courantes. On a une norme qui est la seule norme autorisée en France. On sait ce qu’il y a au club. Après, à l’extérieur, on ne sait pas... A priori les produits font tous l’objet d’une validation. Cette semaine, on va refaire une note d’information à tous les joueurs. Il ne faut oublier que les joueurs sont responsables de ce qu’ils prennent. Nous, on est juste obligé de faire en sorte que ce qui est délivré par le club respecte la norme reconnue par les instances. Le problème est que les joueurs sont sollicités par des marques, font de la pub pour certains produits, peuvent potentiellement en consommer même de façon tout à fait “honnête’’. Du coup on peut se retrouver un peu piégé. C’est pour cela que même sans connaître le dossier du Racing , je suis convaincu qu’entre les contrôles inopinés (déjà deux depuis le début de la saison au RCT, Ndlr) ,le suivi longitudinal imposé par la ligue à qui nous renvoyons tous les résultats (trois fois dans la saison, décidé au dernier moment), c’est impossible qu’il y ait un système de dopage organisé au niveau d’un club. Après, qu’il y ait un manque de rigueur de la part d’un L’Aviron toulonnais a raflé la mise à Nice lors de la journée d’ouverture des régates qualifiantes pour le championnat de France d’aviron en mer. Les cadets, juniors et masters hommes ont terminé en tête, alors que les masters dames ont décroché la deuxième place. staff médical en douceur avec Pascale Lambrechts et poser les jalons de ses nouvelles fonctions : « Cette période de transition nous a aussi permis de montrer comment on travaillait aux joueurs et du coup, ils m’ont accordé leur confiance, ce qui est capital...» Tout n’est évidemment pas si clair au quotidien : « Les joueurs sont demandeurs, disent au coach qu’ils sont en capacité de jouer, tiennent un autre discours avec le médical. C’est normal ! Nous, on travaille sur des éléments objectifs. Un joueur peut potentiellement jouer blessé s’il ne met pas en danger son intégrité physique et dès lors que l’on considère que sa santé n’est pas en danger... » Point barre. Dans le doute, Jean-Jacques Raymond n’hésite pas à faire appel à un confrère. « Quand on travaille dans un grand club ou avec des joueurs de classe mondiale, sur le plan médical, ça ouvre beaucoup de portes. Quand j’ai besoin d’un avis, je l’ai. Du coup, ça permet aussi d’améliorer la réponse et de faire de la qualité. » Entre les problèmes courants à gérer et l’explosion du nombre de blessures directement liées aux impacts, notamment au niveau des membres supérieurs, (+250 % sur les blessures de la main, +133 % du coude en 20142015), il a de quoi faire et le CHITS est devenu une véritable base arrière du RCT.
Des plannings démentiels
Mais sa mission ne s’arrête pas là. « Je suis également au RCT pour continuer à renforcer et structurer le staff médical du club », explique joueur, qui peut aussi se soigner pour des maux courants à l’extérieur, cela reste toujours possible... »
aussi celui qui se considère un peu comme le dernier rempart des joueurs avant qu’ils n’entrent dans l’arène. « Je pense qu’il faut renforcer le staff d’un coach mental. Le joueur est soumis à d’énormes pressions. Le physique ne marche jamais sans le mental... Pour cela, j’ai choisi un universitaire qui a un diplôme reconnu, mais ses interventions ne sont pas encore généralisées. C’est aussi la volonté de Mike Ford et le président n’a pas dit non... Il faut commencer à en parler aux joueurs. » Autre piste d’amélioration : « il faut aussi qu’on développe les liens avec les préparateurs physiques. Les chocs sont extrêmement violents, il y a beaucoup de mécanismes inflammatoires à traiter... On s’aperçoit que les plannings sont démentiels. En cinq jours, il faut organiser la récup’, les soins et les entraînements. On a donc besoin aujourd’hui de tous les moyens de récupération actifs comme la cryothérapie, la balnéo... On ne peut pas tout faire dans nos locaux. Mais on travaille avec d’autres structures sur l’extérieur. » Au final, ses journées sont particulièrement chargées. Mais le doc ne songe pas un instant à s’en plaindre, parfaitement conscient qu’il vit des choses hors du commun : « Je prends cela saison après saison. Mais au-delà de mon métier, c’est vrai, je vis des aventures humaines absolument exceptionnelles. C’est extrêmement puissant, d’autant plus qu’on a un lien fort à partir du moment où une relation de confiance est établie. Le staff médical reste très important pour les joueurs qui, eux, sont de grands hommes. Et tout cela ne s’achète pas, ça se vit... »