Lutte sans merci
« Nous pouvons, je peux ». C’est le thème de la journée mondiale contre le cancer, à laquelle nous consacrons un dossier spécial
Pendant des décennies, il a gagné inexorablement du terrain. S’il est indécent de crier victoire quand ses victimes se comptent encore par centaines de milliers, l’amorce d’un recul se confirme : en 35 ans, la mortalité par cancer a diminué de 1,5 % chez les hommes, de 1 % chez les femmes. Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués tend lui aussi à se stabiliser, après avoir connu une progression sans précédent depuis les années soixante, liée en partie à l’amélioration du dépistage.
Un arsenal thérapeutique qui s’enrichit
Non, on n’a pas tué le cancer, et les générations qui suivent devront elles aussi s’accommoder de sa présence. Mais d’une présence qui ne devrait plus s’apparenter à une épée de Damoclès. Car l’arsenal thérapeutique s’enrichit à vitesse exponentielle et le dossier que nous lui consacrons, aujourd’hui, Journée mondiale contre le cancer, le confirme. Somme de plusieurs avancées concomitantes dans le domaine de la recherche. Elles ont permis de décrypter plusieurs mécanismes en jeu dans la genèse et le développement de cette maladie aux visages multiples. Et notre région peut s’enorgueillir de compter dans les rangs de ses chercheurs, de très grands noms de la lutte anticancéreuse au niveau international. «Depuis la recherche fondamentale jusqu’aux cibles thérapeutiques », rappelle Clara Ducord, secrétaire générale du cancéropôle Paca (1). Et elle rappelle que notre région est aussi l’une des plus dynamiques en France en termes de recherche clinique, permettant à chaque malade d’accéder aux traitements innovants et d’augmenter ainsi ses chances de vaincre la maladie. Mais il ne faudrait surtout pas déposer les armes. Près de 40 % des personnes atteintes de cancer ne parviennent pas à être guéries.
Comprendre ce qui sert son développement
Plus de 40 % des cancers sont dits évitables. Deux chiffres qui sonnent comme des défis. Il faut continuer à « faire parler » le cancer, comprendre ce qui dans notre environnement sert son développement. Et puis, il y a cette question que nous avons choisi de ne pas aborder dans ce dossier spécial : comment faire face aux coûts indécents des traitements innovants en cancérologie? Outre-Atlantique des malades meurent déjà, faute de pouvoir y accéder. Les malades français commencent eux aussi à être menacés. Sans sombrer dans l’angélisme, seule l’union saura faire la force contre les laboratoires pharmaceutiques. Comme elle le fait déjà contre le cancer.