Le pied marin du ministre Annick Girardin
Le ministre de la Fonction publique a fait escale, hier, dans la base de Toulon. Capitaine de frégate réserviste, Annick Girardin est revenue sur la place des femmes dans la Marine
Tutututulututu, tutulututu, tutulutututuuuuuu !!! » Alors que le ministre de la Fonction publique descend la passerelle de la frégate furtive Aconit, la musique militaire se met en branle. « Houla! Ça glisse un peu quand même ! », lâche Annick Girardin en se cramponnant à la rambarde. Avant de passer à Marignane, c’est en effet dans la base navale de Toulon qu’a décidé de s’arrêter la ministre, membre du parti radical de gauche. Une façon de « partager le quotidien», de venir à la rencontre de ces fonctionnaires qui « protègent les Français » et d’évoquer la féminisation de La Royale. « La Marine est féminisée à hauteur de 14 %, environ, et près de 70 bateaux sont aujourd’hui féminisés », lâche-telle. Et si, comme le jure Annick Girardin, les conditions de travail de ces dernières sont « largement, pour la plupart, favorables », certains aspects du quotidien peuvent être plus délicats à vivre, comme « l’accompagnement de la famille qui reste à terre lors des départs en mer ».
Madame le capitaine
Marine, jeune spécialiste des systèmes de transmission à bord de L’Aconit, ne dit pas autre chose : « Tout se passe bien pour moi à bord. Les milieux masculins, je connais. Je joue au foot depuis mes dix ans ! Mais je pense que le jour où j’aurai des enfants, j’arrêterai d’embarquer. Ça ne doit pas être évident… » Mais les femmes marins ou capitaines de vaisseau, c’est un débat qui appartient au passé. «Il faut progresser dans la féminisation, mais la place des femmes n’est pas quelque chose qui revient au quotidien. Chacun a trouvé sa place. » Et ce n’est pas Mme Girardin qui dira le contraire ! Depuis le 1er avril 2015, elle est en effet capitaine de frégate dans la réserve. « Je viens de Saint-Pierre-et-Miquelon, le pays des marins ! J’ai découvert la Marine en faisant une année à l’Institut des hautes études de la Défense nationale, pendant laquelle je suis d’ailleurs passée à Toulon ! » Si le capitaine Girardin n’est pas encore allé chasser les pirates au large de la Somalie, son avenir proche pourrait bien se remplir d’aventures iodées. « Après mai, je pourrais avoir le plaisir de sortir en mission… »À l’abordage !