«Une incompréhension majeure sur les missions de l’établissement»
Le public accueilli au CDE a-t-il évolué vers des cas plus compliqués ? « Oui, on accueille des enfants qui, plus qu’auparavant, présentent des problèmes psychologiques et des difficultés de comportements. Mais c’est une question qui déborde très largement le CDE, estime Jean-Michel Permingeat, directeur de l’Enfance, citant une étude réalisée dans les Bouches-du-Rhône et concluant que 28 % des enfants accueillis nécessitent aujourd’hui une prise en charge psychologique. « C’est une évolution globale du public accueilli et c’est à l’aide sociale à l’enfance de s’adapter. »
Le personnel a-t-il pu s’adapter à cette modification ? « Oui », encore selon Florence Trovéro, directrice du CDE. « Nous développons les actions de formations et faisons évoluer les métiers. L’Unsa se trompe parce qu’elle n’a pas appréhendé la nécessaire évolution des pratiques. L’accent est mis sur une montée du niveau de connaissances attendu pour que les professionnels soient le mieux équipés possible. Et dans la globalité, ça fonctionne. »
Comment expliquer alors le mal-être des agents et la possibilité d’une plainte ? « Il y a un malaise mais il vient de prises de décisions qui ont été importantes et fortes par rapport à des dysfonctionnements d’équipe, estime Floriane Trovéro. Si nous avons une interrogation sur des pratiques professionnelles qui pourraient être non conformes à la qualité de prise en charge des enfants les plus fragiles, nous devons poursuivre. Il y a une incompréhension majeure sur les missions de l’établissement. »
Le dialogue social au CDE estil sur le point d’exploser ? Reconnaissant une sérieuse zone de turbulences, Floriane Trovéro, précise qu’elle « ne concerne en fait que l’un des quinze services éducatifs du Centre départemental de l’enfance. Ça représente une quinzaine de personnes sur 350. » « C’est un service qui prend en charge des adolescents de 13 à 15 ans et dans lequel il y a beaucoup d’activités, ajoute Jean-Michel Permingeat. Il rencontre des difficultés qui n’ont pas été réglées depuis plusieurs années. »
Comment sortir de la crise ?
« Il faut amener ce service à faire évoluer ses pratiques professionnelles. La base du travail social, c’est la culture du questionnement, considère Floriane Trovéro. « On est sur une problématique en cours de règlement, complète Jean-Michel Permingeat. Des décisions ont été prises et fonctionnent. On est sur un processus du réglement des difficultés. Peut-être que l’Unsa n’accepte pas les options qu’on propose, mais il faut affronter le problème tel qu’il est. Dire le contraire, c’est détourner le problème. »