« On s’attend en permanence à une attaque de ce type »
Le colonel Jean-Pierre Bedu, délégué militaire départemental des Alpes-Maritimes, est le patron de l’opération Sentinelle. Il explique n’être malheureusement pas surpris par l’agression au Carrousel du Louvre à Paris. « On s’attend en permanence à une attaque de ce type. Je ne cesse d’alerter mes hommes là-dessus. Nous faisons des rappels du plus haut au plus bas de la hiérarchie sur la nécessité de maintenir la vigilance à son plus haut niveau. » Le dispositif Sentinelle est, selon lui, en « alerte maximale» depuis des mois. Une attaque à Paris, deux ans jour pour jour après celle de trois militaires à Nice, place Masséna [lire notre encadré ci-dessus à droite] ? Le colonel Bedu n’y voit, sauf nouvelle information révélée par l’enquête en cours, « qu’une coïncidence ». Mais il souligne que les militaires et tous ceux qui portent un uniforme sont souvent pris pour cible. Outre l’attaque de Nice, il rappelle celle de la Gare du Nord le 3 mai 2014, ou ce militaire britannique tué près de Londres le 22 mai 2013. «Nos hommes sont régulièrement menacés dans les publications de Daesh », rappelle le colonel Bedu. Le délégué militaire départemental rappelle que, dans ses patrouilles, l’armée de terre se déploie systématiquement en quadrinome, « ils peuvent ainsi veiller les uns sur les autres et riposter de manière proportionnée quand un homme de la patrouille est attaqué ». Exactement ce qui s’est produit hier, après que les militaires ont tenté de maîtriser l’individu à mains nues.