« L’attentat a révélé une injustice profonde »

« Il y a quelque chose qui ne s’apprend ni à l’ENA, ni à Polytechnique, ni dans aucun manuel… Ce quelque chose, ça s’appelle le flair. Il s’avère que, si je puis confesser quelques défauts, j’ai aussi une qualité dont j’ai pu vérifier, tout au long de ma vie, qu’elle ne m’abandonnait jamais : je sens les hommes et les situations. Et en ce mois de juillet, j’avais la conviction que les policiers étaient à bout. Et que cela ne présageait rien de bon… L’ambiance, je ne la sentais pas. »

« L’attentat de Nice a révélé cette injustice profonde : dans notre pays ultra-centralisé, il y a toujours deux poids, deux mesures… Moi, je trouve cela insupportable, donc je le dis. Mais ne voyez pas là une colère solitaire, une vexation d’élu local. J’exprime un sentiment que partagent beaucoup de Niçois et de provinciaux. Tout pour les uns, rien pour les autres. Non seulement le gouvernement n’avait pas d’effectifs, mais il n’avait pas de plan non plus… Cazeneuve, lui, continuait de faire de la politique. Son discours ? Celui de l’autojustification. Son obsession ? Se protéger ? Sa tactique ? Couper court à toute critique. »

« Quand les plus hautes autorités de l’État sont pour le moins imprécises sur le dispositif de sécurité mis en place, dois-je me taire et servir de caution ? Quand on répète en boucle des contre-vérités, dois-je la fermer ? Quand subsistent des zones d’ombre, dois-je en être complice ? Il me semble avoir fait mon travail, joué mon rôle, n’avoir agi que pour plus de transparence et de vérité. Les Niçois en avaient besoin… Dans le contexte douloureux de cet attentat, la petite politique m’a été plus que jamais étrangère. Tout tournait autour de deux obsessions : informer et réconforter. »