- Le choc du diagnostic
Ainsi, la première étape plonge la personne dans un état où se partagent sidération et incompréhension. «Pourquoi? Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? ». Autant de questions qui s’abattent avec une violence inouïe sur quelqu’un qui parfois ne s’est jamais senti malade, n’a pas eu de symptômes particuliers... autant de choses qui contribuent à l’installation d’un état de choc. « Les réactions émotionnelles vont être très variables. Car le mot cancer en lui-même est déjà très lourd de sens, de représentations sociales, on l’associe à la souffrance voire à la mort en fonction de son vécu et de son histoire, remarque la psychologue. Pourtant, la fin n’est pas inéluctable. » Malgré les précautions que va tenter de prendre le corps médical, le diagnostic tombe comme un couperet. Il est tellement brutal qu’il peut arriver que la personne ne réalise pas ce qu’elle vient d’entendre. « La complexité réside dans le fait que certains ne ressentent pas de douleur physique particulière, n’ont pas l’impression d’être malades. Un premier décalage apparaît donc entre l’annonce du diagnostic et le fait qu’ils ne présentent aucun signe particulier avant-coureur. Ils entretiennent une sorte de distance avec tout ce qui est en train de se produire. Différents mécanismes psychiques de protection peuvent se mettre en place », résume Alexia Tosi. Le choc du diagnostic entraîne dans son sillon un flot de questions et d’angoisses relatives à l’avenir. Les mois qui vont suivre s’annoncent d’ores et déjà complexes à tous les niveaux.