Prendre soin de son corps et se le réapproprier Bien-être
Au-delà des traitements chirurgicaux, médicamenteux, la bataille contre la maladie se livre aussi avec des armes telles que la socio-esthétique, le yoga ou la sophrologie
Le corps médical prend en charge la maladie. La Ligue contre le cancer prend le relais de l’être humain, dans la globalité de ses besoins, de ceux qui dépassent les traitements. » Géraldine Mathieu est déléguée à l’action pour les malades au sein du comité maralpin de l’association. Elle définit la structure «comme une passerelle entre la vie d’avant et celle d’après » .Unintermède difficile qui vient bouleverser les équilibres. «Lorsqu’une personne apprend qu’elle est atteinte du cancer, tout est chamboulé. Il lui est au début difficile de mesurer, par exemple, les potentiels effets secondaires de la chimiothérapie… Sa vie est rythmée par les rendez-vous médicaux. Nous sommes là pour proposer des soins de support. » Ces fameux soins de support sont des activités proposées au patient pour l’aider à mieux traverser l’épreuve de la maladie. Le corps change, le psychisme aussi. Des professionnels se relaient pour offrir de nouvelles perspectives… pour proposer de nouvelles armes dans le combat engagé contre le cancer. «Lorsque je reçois une personne pour la première fois, je discute avec elle pour connaître son histoire, savoir où elle en est, et pour cerner ses besoins. Je l’oriente aussi vers Alexia Tosi, la psychologue afin de faire le point. Souvent les malades sont un peu perdus : ils savent qu’ils ont besoin de quelque chose mais ils ne savent pas de quoi.» Pour les uns, cela va être de relaxation, pour d’autres des soins esthétiques, ou encore de la gymnastique. « Le physique en prend un coup, poursuit Géraldine Mathieu. On ne traverse pas le cancer si facilement. On grossit, on maigrit, on perd ses cheveux, ses sourcils, on s’affaiblit… Et on ne sait pas à l’avance comment les choses vont se dérouler. » La Ligue propose des activités individuelles ou de groupe. «Dans cet espace, les gens se retrouvent avec d’autres, qui les comprennent car ils traversent ou ont traversé les mêmes épreuves. Ils tissent des liens, nouent des amitiés. Car souvent ils se sentent en décalage avec leurs proches.» Alors pour se détendre, les malades pratiquent le qi gong, le yoga, la réflexologie ou encore la sophrologie. «L’objectif est de leur donner des clés pour mieux gérer les angoisses, les insomnies. » Le sophrologue Philippe Segura leur apprend « des techniques pour les amener à libérer leur esprit, apaiser leur mental et détendre leur corps. Ils pourront ensuite les appliquer chez eux et ainsi désamorcer un état de stress qui pourrait survenir. » « Ils savent qu’ils ont besoin de quelque chose, mais ne savent pas de quoi »
Gym et diététique
Une diététicienne vient prodiguer ses conseils pour limiter les effets de la prise ou de la perte de poids. Par exemple, l’hormonothérapie a tendance à augmenter l’appétit. «Le rôle de la diététicienne est d’aider les malades à s’adapter à tous ces changements. Prendre 15 kilos rapidement, ce n’est pas anodin, il faut réussir à l’encaisser, souffle la déléguée à l’action pour les malades de la Ligue. Car l’aspect physique est aussi intimement lié à la représentation que l’on a de soi et peut donc avoir des conséquences sur le moral. » Les cours de gymnastique font partie des activités les plus appréciés par ceux qui fréquentent la Ligue.
« Il s’agit de gym douce. Le professeur adapte les mouvements aux pathologies et opérations de chacun. Par exemple, suite à un cancer du sein, le bras peut être difficile à bouger. Les gestes doivent être précis pour ne pas faire mal. Cela permet de revenir progressivement à la pratique physique pour pouvoir par exemple enchaîner dans un deuxième temps avec la reprise du sport en salle», précise Géraldine Mathieu. Les soins de support sont plébiscités par les malades qui les perçoivent comme des instants de répit dans leur combat. Ils sont proposés gratuitement dans les comités de la Ligue contre le cancer. Pour le Var : 04.94.62.08.09. et pour les AlpesMaritimes : 04.93.62.13.02.