Bobo, Marco et Mario
Double buteur à l’aller, Balotelli perpétuera cet après-midi la dynastie des attaquants italiens qui ont joué le derby en Principauté. Après Vieri, Di Vaio (2006) et Simone (2004), voilà Balo
Mario frappe toujours deux
fois. » Jusqu’au cauchemar de Bastia (1-1), Balotelli vivait une belle romance avec les derbies. Double buteur pour sa première apparition contre l’OM (3-2), Super Mario avait récidivé dix jours plus tard contre Monaco (4-0). L’attaquant italien avait ainsi réussi là ou d’illustres prédécesseurs transalpins avaient failli : marquer dans un derby de la Côte d’Azur. Christian Vieri, Marco Di Vaio et Marco Simone ne l’avaient jamais fait avant lui. « J’avais pourtant eu une belle occasion de but au stade du Ray, rembobine Marco Di Vaio, qui a disputé 33 matchs avec le numéro 23 de Monaco, entre janvier 2006 et janvier 2007. Mais ces derbies restent de mauvais souvenirs pour moi. »
Marco Di Vaio : « La demi-finale , mon pire souvenir »
Battu 2-0 ce soir de février 2006 dans le quartier Saint-Maurice (buts de Bellion sur penalty et Baky Koné), Di Vaio n’a jamais battu le voisin niçois au Louis-II non plus. L’ancien Parmesan (8 buts en 33 matchs à l’ASM) avait beau faire la paire avec l’immense Bobo Vieri (5 buts en 11 matchs), le Gym de Frédéric Antonetti s’en est toujours sorti. Même en demifinale de Coupe de la Ligue 2006. « C’est mon pire souvenir, poursuit le buteur qui a bouclé sa carrière en 2014 à l’Impact de Montréal, en MLS. On avait fait un bon match, on avait dominé et je me sentais très bien à cette époque-là. Nice avait malheureusement réussi
à marquer en toute fin de match. C’était une grande déception. » Christian Vieri avait touché la barre transversale de Lloris d’une incroyable reprise de volée avant qu’Ederson ne donne la victoire aux Aiglons sur penalty à deux minutes de la fin du match. « La tribune des Niçois était rouge. Il y a toujours eu une grosse attente autour de ce derby, » assure encore aujourd’hui l’attaquant au crâne chauve devenu manager à Bologne. Champion de France 2000 sous les ordres de Claude Puel, Marco Simone est le buteur transalpin le plus prolifique aperçu en Principauté. Avec 21 réalisations, l’ancien Milanais talonnait son acolyte David Trezeguet (22) au classement des buteurs, tandis que 16 assists en avaient fait le meilleur passeur de L1. « Nice était en Ligue 2 à cette époque, on ne les avait même pas croisés en Coupe de France », regrette encore l’actuel entraîneur de Laval. Marco Simone avait ainsi dû attendre son passage chez le rival azuréen et le 21 janvier 2004 pour découvrir l’atmosphère d’un Monaco-Nice (1-1).
Marco Simone : « Une “tifoseria” magnifique »
« C’était quand même particulier, rappelle l’attaquant qui venait de
fêter ses 35 ans à l’époque. C’était ma première titularisation avec Nice, et en plus je me blesse. Je n’ai jamais pu ressentir les mêmes sensations que dans un Milan-Inter ou même un PSG-OM. » Avec seulement 45 minutes passées sur le pré, l’ancien Milanais retient davantage l’atmosphère dans les tribunes que la tension du derby dans les duels. « La tifoseria était magnifique. Surtout du côté de Nice. A Monaco, cette tension et cette ferveur n’existent pas. » Le stade Louis-II et ses Populaires G et H seront de nouveau teintés de rouge et de noir cet après-midi. Une configuration que va découvrir pour la première fois Mario Balotelli. « Je sais qu’il connaît bien Monaco, c’est un peu comme à la maison pour lui, plaisante son prédécesseur transalpin. J’aimerais que Balotelli marque de nouveau dans ce derby ». Mais après avoir tout connu ou presque sur le Rocher, l’ancien entraîneur asémiste (septembre 2011 - mai 2012) ne peut s’empêcher d’espérer « des buts côté monégasque aussi ! Ce sera un derby de très haut niveau à mon avis, avec de très bons joueurs de part et d’autre et deux équipes qui pratiquent un football extraordinaire, même si Nice a connu une période un peu plus difficile sur ces deux derniers mois. J’espère voir un beau match de football avec beaucoup de buts. Un beau 3-3, ce serait parfait ! » Un score qui laisserait de la place à Balo pour atteindre les dix buts en L1. Pour son douzième match de Ligue 1 seulement, il conforterait un ratio déjà impressionnant. « Il a trouvé de la continuité d’après ce que je vois dans la presse. Je suis content pour lui parce que c’est un jeune garçon qui a manqué quelques opportunités par le passé, n’oublie pas de souligner Marco Di Vaio quand on lui souffle le nom de Super Mario. Il a toutes les qualités pour être l‘attaquant
numéro 1 de la Nazionale. On espère tous le revoir en sélection, mais ça dépend de lui. » Giampero Ventura n’en pense pas moins. Le sélectionneur italien a lui aussi récemment adressé un message d’encouragements à Super Mario. « Le Balotelli footballeur, je pense que personne n’a jamais mis en doute ses qualités. Si son cas a fait débat, c’est pour d’autres critères,
notamment comportementaux, a expliqué le technicien dans les locaux de Mediaset. Le problème, il doit le résoudre lui seul. J’irai voir quelques matchs de Mario et je parlerai avec lui. Pas pour résoudre ses problèmes, mais pour en parler. » Si en six mois Balotelli a retrouvé le sourire à Nice, il pourrait bien retrouver sa sélection nationale fin mars, contre l’Albanie. Et claquer dans ce 48e derby joué en Principauté pourrait replonger Di Vaio dans le doute, lui qui se met à espérer une saison courronée d‘un titre pour son ancienne équipe. « Je ne peux pas oublier Monaco, un grand club qui m’a marqué. J’ai suivi leur période difficile, jusqu’à la descente en deuxième division. Ils sont bien revenus au fil des années, jusqu’à prendre la tête de la Ligue 1. Et s’ils sont là après 22 journées, pourquoi ils ne le seraient pas à la fin du championnat ? » Parce que le Gym ou Paris peut les détrôner. Et ce, dès cet après-midi. Ce serait “balo” pour Marco...