La malédiction des favoris
La propension des technocrates à donner un nom nouveau à tous les vieux problèmes qu’ils sont incapables de résoudre permettra un jour aux historiens des deux premières décennies du XXI siècle d’évoquer « la malédiction desefavoris ». Dominique Strauss-Kahn ; Benoît Hamon ; François Fillon : mêmes combats gagnés puis perdus. Pour des raisons différentes mais tenant toutes à une proximité contestée. Trop grande proximité de l’ex-candidat socialiste – autant plébiscité par la droite que par la gauche –, avec le personnel hôtelier ; trop grande proximité du vainqueur des dernières primaires de la gauche avec l’extrême-gauche; trop grande proximité du candidat idéal de la droite avec un argent déjà considéré comme sale le jour de sa mise en circulation. Et à chaque fois le même vide qui vaut aux seconds couteaux le droit de se croire des fines lames. Ainsi François Hollande n’aurait-il jamais occupé les appartements privés de l’Élysée si la suite du Sofitel de New York avait été moins chauffée. Ainsi le retour en grâce de Manuel Valls devra-t-il beaucoup aux promesses insuffisamment financées de son ancien ministre. Reste le troisième cas et le « plan B ». Il faudra choisir entre Alain Juppé qui ne veut pas servir de roue de secours ; Xavier Bertrand qui en prenant la présidence d’une région renonça à briguer celle du pays et François Baroin dont Nicolas Sarkozy souhaitait faire son
Premier ministre. Bon courage !