Var-Matin (Grand Toulon)

Des regrets, encore et toujours

Le XV de France a débuté 2017 comme il avait achevé 2016. Si les Bleus ont plus que rivalisé avec les Anglais à Twickenham, ils ont de nouveau été battus (16-19) par manque de souffle et de réalisme

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On avait quitté les Bleus en novembre dernier, séduisants mais frustrés par leurs deux défaites face à l’Australie (23-25) puis la Nouvelle-Zélande (19-24). Hier, ils sont ressortis de Twickenham dans le même état. Rincés, d’abord, par le combat livré pendant 80 minutes. Mais surtout plein de regrets, tant ils ont tenu la dragée haute à la deuxième meilleure nation du monde chez elle, qui restait sur quatorze victoires de suite, en proposant de nouveau un jeu enthousias­mant. Ils ont même aperçu pendant dix minutes leur premier succès dans le Temple du rugby depuis août 2007, le dernier dans le Tournoi des VI Nations remontant lui à février 2005. Une victoire qui aurait enfin validé par un premier grand résultat le travail opéré par le sélectionn­eur Guy Novès et ses adjoints depuis le désastre de la Coupe du monde 2015, lancés dans un projet de jeu ambitieux mais pour le moment toujours pas payant.

Seulement dix minutes...

Le sélectionn­eur a pourtant dû y croire, quand il a exulté à la 60e minute dans les tribunes, après l’essai de Rabah Slimani, parfaiteme­nt servi par une passe après contact de Kévin Gourdon après que Sébastien Vahaamahin­a eut aussi passé les bras après avoir été plaqué. Les Bleus étaient alors devant (1612). Pour dix minutes seulement, avant que Ben Te’o, après une longue séquence anglaise, permette à l’Angleterre de repasser devant (71). Une pénaltouch­e manquée de Jean-Marc Doussain (80) achevait de libérer le XV de la Rose. Qui peut encore espérer soulever son deuxième Grand Chelem de rang en mars et battre par la même occasion le record de victoires consécutiv­es des All Blacks (18). Twickenham a cependant tremblé face à ce XV de France toujours aussi joueur mais qui a manqué de souffle sur la fin, pour conserver son avantage. Et aussi de réalisme, comme en novembre.

Trop d’occasions manquées

Il y a certes eu cette pénalité manquée par Camille Lopez (34), qui aurait octroyé six longueurs d’avance (12-6) et qui au final, du point de vue du strict bilan comptable, pèse lourd. Mais surtout ces situations d’essais non concrétisé­es, qui auraient pu lui permettre de faire beaucoup mieux que tenir en échec l’Angleterre à la mitemps (9-9). Rémi Lamerat, après un coup de pied à suivre de Noa Nakaitaci, a par exemple commis en en-avant à cinq mètres de l’en- but anglais (4), avant que l’ailier d’origine fidjienne eût été poussé en touche à quelques mètres de la ligne (28). Surtout, Lamerat, à la suite d’une passe au pied de Camille Lopez volleyée par Gaël Fickou, a oublié de servir Nakaitaci pour un essai qui semblait tout fait (40). Six franchisse­ments nets à la mi-temps, principale­ment grâce aux percées de Scott Spedding ou Noa Nakaitaci, pour aucun essai inscrit et un score de parité, cela faisait beaucoup. Il y a eu ensuite après le repos un en-avant de Uini Atonio à quelques mètres de la ligne (45). Et si le XV de France, qui a par ailleurs perdu quelques munitions précieuses en touche et surtout en mêlée, a au final réussi à aplatir dans l’en-but anglais, il pourra de nouveau regretter de ne pas avoir soigné la finition. Voilà pour le gros point noir. Mais il y a évidemment, après cette courte défaite, matière à espérer des lendemains meilleurs.

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(Photo AFP) Quand Rabah Slimani plante son essai, les Bleus entrevoien­t l’exploit. Mais leur espoir s’envolera dix minutes plus tard...

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