Var-Matin (Grand Toulon)

La flambée

La taxe carbone, qui a fortement augmenté au premier janvier, a causé une inflation subite, alors même que le cours du baril est relativeme­nt stable. Et cela ne va pas s’arrêter

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Les prix à la pompe ont bondi de quinze à vingt centimes d’euros au litre en un an. Pourquoi une telle hausse ? Jusqu’à quand cette inflation ? Découvrez également les stations-service les moins chères du départemen­t.

En douze mois, les prix des carburants ont bondi de quinze à vingt centimes d’euros au litre ! Soit quinze centimes de plus qu’un même relevé effectué début janvier 2016. La faute au cours du baril ? Pas du tout. Comme l’explique Jacques Percebois, professeur agrégé à l’École nationale supérieure des mines de Sophia-Antipolis, et spécialist­e des énergies, « c’est du côté des taxes qu’il faut regarder» (lire cidessous).

 à  centimes de plus d’ici 

Depuis le 1er janvier, la Contributi­on climat énergie (CCE), taxe portant sur la consommati­on d’énergies fossiles s’élève en effet à 30,5 € par tonne de CO2 émise, contre 22 € la tonne en 2016 (+ 39%). Le gazole a ainsi augmenté de 4,1 centimes et entre 1,7 et 2,3 centimes pour les essences. Un véritable coup de bambou. Et au risque de vous plomber le moral, ce n’est pas près de s’arrêter. La loi de transition énergétiqu­e prévoit que cette composante carbone continue à augmenter dans les prochaines années pour atteindre 56 € la tonne de CO2 en 2020 et… 100 € la tonne à l’horizon 2030. Les industriel­s ont sorti la calculette. Les taxes : elles grimperont de 14 centimes pour le diesel et de 12,1 centimes pour l’essence par rapport à 2017. «C’est rigolo de vouloir tondre l’automobili­ste, mais au bout d’un moment il n’y a plus de poils», s’amuse, ironique, Pierre Chasseray de 40 millions d’automobili­stes. Selon lui, l’État a profité de la baisse des prix l’an dernier pour faire passer ces nouvelles taxes. Il l’affirme, « on ne passera pas 2018 sans une crise du pétrole en France ». Selon Pierre Chasseray, ce thème sera l’un des enjeux politiques des prochaines années. « L’État a cherché un milliard pour compenser le fiasco d’Eco Mouv’, il faut que la prochaine mandature revienne sur ces taxes qui ne seront pas supportabl­es par les automobili­stes qui payent pour tout. »

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