Le Pen en tête Macron passe devant Fillon
Dans notre sondage BVA, le « Penelope Gate » relègue François Fillon à la 3e place du premier tour de la présidentielle. Son érosion profite à Emmanuel Macron, qui peut rêver de second tour et... d’Élysée
Le « Penelope Gate » a fait son oeuvre. Comme dans d’autres enquêtes d’opinion toutes fraîches, François Fillon ne se qualifierait plus pour le second tour de la présidentielle, au regard de notre sondage présidentiel BVA-Salesforce-Orange (1). Le candidat de la droite perd six points par rapport à janvier et, plus embêtant sans doute pour lui, treize points dans sa propre famille politique. Sans surprise, le principal bénéficiaire de son déclin est Emmanuel Macron, qui ferait coup double en se qualifiant pour le second tour et en y dominant largement une Marine Le Pen toujours en tête au premier tour, mais invariablement battue au second, quel que soit son adversaire. S’il devait se réaliser, ce scénario constituerait évidemment un tremblement de terre, eu égard au duel final quasi immuable droitePS qui domine notre vie politique depuis des décennies. Toujours confrontée à son fameux plafond de verre au second tour, la présidente du FN garde une position solide au premier tour, trois électeurs sur quatre désireux de voter pour elle se déclarant sûrs de leur choix. Tel n’est pas le cas de ceux d’Emmanuel Macron, beaucoup plus mouvants : 58 % d’entre eux pourraient changer d’avis.
Hamon creuse son sillon
Autre bénéficiaire de la chute de la maison Fillon, Benoît Hamon. S’il n’est pas encore en situation de qualification pour la finale, le vainqueur de la primaire à gauche fait tranquillement son nid. Il s’est sensiblement rapproché de Macron et Fillon, et prend surtout le dessus à gauche sur Jean-Luc Mélenchon. Si devait se dessiner une hypothétique candidature unique, les sympathisants de gauche sont 60 % à souhaiter qu’elle soit portée par Hamon, 30 % seulement privilégiant Mélenchon. La bataille reste toutefois à gagner au sein du PS même pour Benoît Hamon, la moitié à peine des sympathisants socialistes se disant prêts à aller voter pour lui. Pas encore candidat mais sur le point, suppute-t-on, de se déclarer, François Bayrou n’est pour l’heure crédité que de 5 %, lesquels contribueraient juste à affaiblir un peu plus François Fillon. Mais le président du Modem, qui semble trépigner, poussé par le contexte, de se présenter pour la quatrième fois à la présidentielle, doit sans doute se dire que Fillon lui-même n’était guère plus haut lorsqu’il s’est lancé dans la primaire…