A Lyon, Marine Le Pen lance sa campagne…
Cette fois, c’est parti. Après des mois de diète médiatique, puis un retour progressif sur le devant de la scène, Marine Le Pen a officiellement lancé sa campagne, hier à Lyon. Une ville où, au même moment, Jean-Luc Mélenchon tenait lui aussi meeting (lire ci-dessous), après Emmanuel Macron la veille. Après un clip de campagne la présentant, sur fond de paysages naturels ou de déplacements de campagne, en mère, femme, avocate et désormais femme politique, la candidate du Front national à la présidentielle a commencé par se présenter, devant « plus de 5 000 personnes » selon le parti, comme la candidate « de la France du peuple» «contre la droite du fric, la gauche du fric», visant François Fillon et Emmanuel Macron. « L’actualité récente en a apporté une démonstration éclatante », a-t-elle ajouté, en référence aux soupçons d’emplois fictifs de la femme et de deux enfants du candidat de la droite et du centre. Elle s’est aussi décrite aussi en candidate du «travail» face à « ceux qui annoncent la fin du travail » ,allusion à Benoît Hamon.
« Patriotisme, proximité, liberté »
Sur une scène bleue ornée de roses bleues (son logo de campagne), et de son slogan « Au nom du peuple », elle a par ailleurs affirmé que « deux totalitarismes menacent nos libertés et notre pays » : « Ces idéologies veulent soumettre nos pays. L’une au nom de la finance mondialisée : l’idéologie du tout-commerce; l’autre au nom d’un islam radicalisé : l’idéologie du tout-religieux », a enchaîné la candidate d’extrême droite. « Pour progresser », leurs tenants « invoquent faussement la liberté pour installer leur totalitarisme : c’est la liberté du renard dans le poulailler ». En une heure de discours, la fille de JeanMarie Le Pen a réaffirmé son souhait d’une présidentielle qui soit un référendum entre son «camp» , celui des «patriotes » ,etles « mondialistes », « choix de civilisation ». Et, citant notamment le général de Gaulle, le cardinal de Richelieu ou encore Victor Hugo, de vanter une triple révolution : « Patriotisme, proximité, liberté ». Elle a au passage répété un certain nombre ses « 144 engagements présidentiels », présentés la veille, notamment sur l’économie et le pouvoir d’achat ou contre l’Union européenne. Celles habituelles du FN sur l’immigration ont gagné à l’applaudimètre, notamment lorsque Mme Le Pen a lancé: «Si [ceux venus en France] voulaient vivre comme chez eux, il leur suffisait de rester chez eux. » Quant àla « priorité nationale », coeur du projet frontiste, il fera l’objet, a-t-elle dit, d’un référendum constitutionnel et concernera « le logement social, l’emploi ». Marine Le Pen a conclu sur son espoir de surfer sur la vague de «réveil des peuples», saluant encore le Brexit ou l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.