...et Mélenchon accélère en tapant sur Macron et Hamon
En chair et en os à Lyon, et sous forme d’hologramme à Aubervilliers, près de Paris: Jean-Luc Mélenchon a tenu hier un double meeting inédit. Un pari réussi, puisque cette première en direct a attiré 18000 spectateurs répartis dans les deux villes (dont près de 4 000 devant des écrans à l’extérieur à Lyon) malgré la pluie, selon les organisateurs. Et environ 60000 personnes ont regardé le meeting via Facebook ou Youtube, de même source. Alors que les équipes d’Emmanuel Macron ont revendiqué près de 16 000 personnes samedi (dont 8 000 difficiles à comptabiliser à l’extérieur), et celles de Marine Le Pen «plus de 5000» hier, cette bataille d’affluence était importante car Jean-Luc Mélenchon, gêné à gauche par l’arrivée du socialiste «frondeur», Benoît Hamon, souhaitait donner un coup d’accélérateur à sa campagne.
« Où sont leurs programmes ? »
Jean-Luc Mélenchon avait présenté l’événement comme une «réponse» à «l’obscurantisme» de Marine Le Pen. Il a, du reste, traité hier la présidente du FN d’« ignorante » pour son refus de scolarisation des enfants d’étrangers en situation irrégulière à l’école publique. Mais c’est contre le candidat d’« En marche ! » que le candidat de « La France insoumise » a finalement axé son discours. Appelant ses troupes à se méfier des « champignons hallucinogènes qui poussent dans la jungle politique et la bulle médiatique », il a interrogé: «Où sont leurs programmes?» Et, pour montrer que lui en a un très complet, il a alors déroulé une vingtaine de ses 357 propositions (celles consacrées à l’éducation, la culture, le numérique, la mer et l’espace). L’occasion, au passage, de lancer que l’ancien ministre de l’Économie a « pourri la vie de milliers de gens », en référence aux lois Macron et El Khomri, et de déclarer que l’« ubérisation » de la société «n’est un idéal que pour les jeunes gens pétaradants du type de notre jeune banquier ». Mais Mélenchon n’a pas laissé le candidat des socialistes, fraîchement investi (lire page suivante), sans coup de griffe. Sans le nommer, il lui a reproché d’avoir repris à son compte des éléments de son programme. Et, en réponse à la proposition de Benoît Hamon de former avec lui un «contrat de majorité» , il a refusé «les combines, les arrangements, les échanges de parties du programme un peu floues contre des circonscriptions législatives ».