Var-Matin (Grand Toulon)

François Fillon ce soir à la télévision pour tenter de reprendre la main ?

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François Fillon sonne la contre-attaque. Alors que ses rivaux, de la gauche à l’extrême droite, ont fait assaut de meetings ce week-end, qu’une partie de son propre camp cherche un éventuel « plan B », et que le centriste François Bayrou a réclamé, hier, son retrait (lire ci-contre), le candidat de la droite se prépare à s’expliquer longuement aujourd’hui dans un média, selon plusieurs sources. «Une sorte d’opération de la dernière chance pour sauver sa candidatur­e et repartir de l’avant », a confié samedi « un ténor de la droite » à Paris Match. L’hebdomadai­re évoque «une grande confession télévisée » sur TF1 ou France 2. « Je n’exclus pas qu’il reconnaiss­e ses erreurs », renchérit un proche à l’AFP, qui assure que « Fillon ne renoncera pas » mais « va changer de stratégie, être plus offensif dans sa défense » .Le président du conseil départemen­tal des AlpesMarit­imes, Éric Ciotti de son côté a souhaité que François Fillon « apaise les doutes » et appelé à l’unité chez Les Républicai­ns face à « une crise terrible » faisant poindre la «peur» de « perdre » la présidenti­elle chez les électeurs.

« Pas de plan B sauf un plan Bérézina »

L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, soutien d’Alain Juppé pour la primaire, a lui aussi appelé à l’unité. Il s’est refusé, pour l’instant, à envisager un plan B : « C’est [Fillon] qui a la légitimité, c’est lui éventuelle­ment qui peut la transmettr­e ». « La vraie force de Fillon, c’est qu’il n’y a pas de plan B. Sauf un plan Bérézina. Il a gagné sur une ligne idéologiqu­e claire: transforma­tion économique radicale et conservati­sme sociétal », plaide un de ses soutiens. Le timing s’expliquera­it aussi par une volonté de prendre de court les députés Les Républicai­ns, qui doivent se réunir demain à l’Assemblée. Car certains sont très remontés, après un week-end dans leur circonscri­ption où ils ont parfois dû affronter la colère de leurs électeurs. «Les élus tiennent, mais pas le terrain. Notre parti ne peut plus faire campagne», selon un cadre. «Dans ma commune, j’ai fait arrêter la distributi­on des tracts [tirés à 4 millions d’exemplaire­s et proclamant « Stop à la chasse à l’homme », Ndlr], ça se passait très mal pour nos militants sur le terrain», assure un députémair­e francilien. A ses yeux, «bien sûr qu’il y a un plan B. C’est Alain Juppé. Il faut que Fillon débranche. Sinon, c’est la cata. Il nous emmène dans la falaise». La supposée opération de communicat­ion de ce soir suffira-t-elle à inverser la tendance ?

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