Ce que Qwant va faire de ses , millions d’euros Ça buzze
Qwant, le moteur de recherche français basé à Nice, vient de lever 18,5 ME qui s’ajoutent au prêt obtenu auprès de la BEI. 38,5 millions de cash qui vont bénéficier à l’emploi
TexteL’annonce a été officialisée jeudi matin par une conférence de presse à Paris. Qwant, le moteur de recherche 100 % privé qui a ses équipes de recherche et de développement à Nice, vient de faire rentrer la Caisse des Dépôts et Consignations dans son capital à hauteur de 20 %. Le géant du numérique allemand Axel Springer, déjà actionnaire, complète le tour de table et pèse désormais 20 % du capital. Ce qui fait une levée de fonds globale de 18,5 millions d’euros. Cette somme s’ajoute aux 25 millions de prêt, convertible en action que Qwant avait obtenu l’an dernier auprès de la Banque européenne d’investissement. On en retranche cinq millions déjà versés, il reste à 38,5 millions de cash à Qwant pour accélerer son développement.
Cinquante embauches cette année
Et quand Eric Léandri, le cofondateur emblématique du moteur de recherche qui respecte la vie privée de ses utilisateurs parle d’accélération, ce n’est jamais pour rire : « Avec ce cash, nous allons pouvoir déployer plus de serveurs et surtout embaucher. 50 personnes dans le Sud de la France cette année, 100 l’an prochain, pour atteindre un effectif de 200 personnes en 2018, dit-il. Le but est d’être 1000 en 2021, de faire 500 millions de chiffre d’affaires et d’obtenir entre 5 et 10 % du marché européen. » Une croissance tout à fait atteignable au vu des derniers résultats du porte-entendard de la French Tech Côte d’Azur : Qwant a lancé son application sur mobile disponible sur iOS et Android le jeudi 26 janvier et trois jours plus tard, elle comptait déjà 50.000 utilisateurs. « Tous supports confondus, Qwant était à 9 millions de visiteurs uniques en janvier de l’année dernier, nous avons passé les 32 millions ce mois-ci. Nous avons plus que triplé et c’est notre objectif: avoir une croissance à 300 % par an. Pour continuer sur cette courbe, il nous fallait embaucher et nous agrandir. Et donc avoir du cash. » D’où l’entrée au capital de la Caisse des Dépôts et consignations et du géant des médias allemand Axel Springer.
Les deux pieds en Europe
Pourquoi eux? «Nous cherchions des partenaires qui s’inscrivent dans la durée et qui nous permettent d’avoir les deux pieds bien posés en Europe. Être sûr qu’on puisse dépenser ici, embaucher ici et créer des richesses ici, en France et sur la Côte d’Azur.» Au-delà de l’emploi azuréen, l’ambition de Qwant est bien de développer de la donnée en Europe. « Aujourd’hui, les moteurs de recherche sont principalement américains, explique Eric Léandri. En Europe, 95 % du marché est dominé par Google. Nous développer, c’est proposer une alternative. C’est faire en sorte que les données présentes sur un moteur de recherche servent à tout le monde, qu’elles servent un écosystème, on veut qu’elles puissent être partagées ici, investir dans des startups qui se développent ici, en Europe plutôt que de nourrir l’économie d’autres pays, ailleurs. Tout cela en conservant nos règles de liberté et de vie privée. » Et quand on voit ce qui se passe aux États-Unis en ce moment, avoir un moteur de recherche indépendant, qui ne traque pas son utilisateur, prend tout son sens.
Le marché des données
« Il faut de la donnée et de l’index européens pour assurer le futur de notre économie, avec des applications ancrées ici. Ne pas être que des faiseurs de technologie, qui se vendront quelques millions là où le business des données se chiffre en milliards. » Une nouvelle appli qui embarque tout l’écosystème des acteurs de la vie privée, des visiteurs uniques en expansion sur le moteur de recherche, les signaux de Qwant sont au vert. Autre bonne nouvelle de la semaine, Jean-Vincent Placé, le secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la simplification de l’Etat a autorisé l’installation de Qwant dans la fonction publique, laissant ainsi le choix de leur moteur de recheche aux usagers. « Ils sont quatre millions. Si tout le monde l’utilise, notre chiffre d’affaires grimpera en flèche et les impôts reversés à l’État aussi. » Ce qu’on appelle du gagnant gagnant.