Var-Matin (Grand Toulon)

Le défi fou du quadra Christophe Pinna

- PATRICK ONIMUS

Il a fallu que j’apprenne à nouveau à me faire mal... ”

Christophe Pinna a un rêve. Celui de participer aux Jeux de Tokyo en 2020, il aura alors 52 ans ! Le chemin qui doit le mener jusqu’à ces olympiades sera long, très long et il en a parfaiteme­nt conscience. Karatéka au palmarès horsnormes, il ne manque à son tableau de chasse qu’une médaille olympique. De quoi en faire un beau rêve éveillé. D’autant plus que sa discipline a enfin été choisie pour intégrer les prochains JO. Nous l’avons ainsi rencontré à Sainte-Maxime. Le champion s’explique sur les raisons d’un come-back qui pourrait être totalement incroyable. Quelles sont les raisons qui motivent votre retour à la compétitio­n ? La magie des Jeux Olympiques tout simplement. J’ai tout gagné au niveau planétaire et j’ai beaucoup souffert de n’avoir jamais pu décrocher une médaille olympique puisque le karaté n’était pas une discipline de cet évènement. C’est une décision mûrement réfléchie ? Cela a pris plusieurs mois. Il m’a fallu peser le pour et le contre sur un plan physiologi­que et psychologi­que. Mais également sur le plan familial, car se préparer pour une olympiade impose beaucoup de contrainte­s et de sacrifices. Et qu’en pense votre fédération ? J’ai exposé mon projet au président Francis Didier. Il m’a apporté son soutien. C’est désormais à moi de faire mes preuves sur les tatamis... Comment vous sentez-vous physiqueme­nt ? Il a fallu que j’apprenne à nouveau à me faire mal. J’ai brusqué mon corps sciemment pour voir comment il réagissait. Ce n’était peut-être pas la meilleure des choses mais tout va bien depuis. Vous vous sentez prêt à affronter des petits jeunes ? Oui, ça ne me fait pas peur. Je suis certes moins véloce mais le karaté est moins violent qu’à mon époque, cela a d’ailleurs pesé dans ma décision... Qu’est ce qui a changé ? Les règles d’arbitrage. Mais ussi le matériel qui fait que nous sommes mieux protégés aujourd’hui. Je me dis aussi que je peux sortir d’un tournoi en étant intact physiqueme­nt, ce qui n’était pas le cas auparavant. On ressortait des tatamis avec de grosses blessures. Mon intégrité physique sera préservée. Les étapes à franchir pour aller au Japon ? Cela va passer obligatoir­ement par ma participat­ion à des épreuves internatio­nales comme l’Open de Paris en  afin de marquer des points au ranking. J’espère sincèremen­t pouvoir réaliser mon rêve olympique et je me prépare en conséquenc­e !

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