Elisabeth et Pénélope

Un hasard ne devant exceptionnellement rien à la Française des jeux a voulu que, le même jour et à  kilomètres de distance, à Paris on tente de justifier le salaire d’une ex-future Première dame tandis qu’à Londres, une souveraine régnant depuis  ans étalait le plus extravagant des luxes. La première vit dans un château; la seconde dans plusieurs. La première a épousé un brillant homme d’État ; la seconde possède une immense fortune à laquelle s’ajoute chaque année une liste civile offerte par les contribuables. La première a vu son mari courir aux  heures du Mans; la seconde encourage ses chevaux à Epsom. Certes, la Queen a réduit son train de vie en renonçant à son yacht et à son train spécial, mais elle roule toujours carrosse et dépense des millions de livres sterling en toilettes vaporeuses avec bibis assortis qu’elle met un point d’honneur à ne porter qu’une seule fois. Deux pays, deux traditions, deux régimes, encore plus différents qu’ils ont cessé de se réclamer de la même communauté européenne. Alors, qu’admirer le plus? La monarchie qui fait vivre confortablement tous les membres de la royale famille sans qu’ils ne travaillent, ou la République qui chipote sur des salaires de  euros nets dès lors qu’ils sont financés par les deniers publics? Encore faudrait-il, avant de choisir, savoir laquelle de ces deux nations compte

le moins de pauvres.