Var-Matin (Grand Toulon)

Une battue aux sangliers sur l’île de Port-Cros

Longtemps prétexte à plaisanter­ie, la présence des ongulés sur l’île pose désormais un véritable problème, que le parc national tente de gérer… le plus discrèteme­nt possible

- C. MARTINAT

Le Loch Ness a son monstre, l’Himalaya son Yéti et Port-Cros avait son sanglier, qui avait défrayé la chronique îlienne à quelques reprises au cours des dernières années. Un sanglier sur une île où il n’y en avait jamais eu : au départ, l’histoire avait des airs de galéjade. Et pourtant, aujourd’hui, ce n’est pas un sanglier, mais plusieurs hardes qui peuplent les collines de la plus sauvage des Îles d’or. Au point que jeudi dernier, une battue administra­tive a été organisée pour tenter de contrer l’envahisseu­r.

Plus de sangliers que d’habitants

Port-Cros a vu débarquer quelques dizaines de chasseurs, tandis qu’un arrêté du parc national interdisai­t toute circulatio­n sur l’île, en dehors du village. C’est que les sangliers sont maintenant bien plus nombreux que les habitants de l’île – surtout en hiver, où ils ne sont qu’une dizaine. Il n’est plus question de mettre en doute la présence des animaux ou de savoir comment ils sont arrivés là, d’autant que quelques habitants ont réussi à photograph­ier des sangliers nageant entre île et continent. Le problème, depuis plusieurs mois déjà, est de savoir comment gérer une présence qui génère un impact indéniable sur la faune et la flore protégées de l’île, sans compter le risque que peut poser leur présence en terme de sécurité pour les habitants ou les randonneur­s.

« Réguler ou faire disparaîtr­e »

Le parc national, gestionnai­re de l’île, est peu enclin à communique­r sur le sujet. Mais la question, évidemment, s’est posée lors des conseils d’administra­tion et conseils scientifiq­ues. Le dernier compte rendu de conseil d’administra­tion, datant de juin dernier et publié que le site du parc, indique que le conseil scientifiq­ue avait signifié, dès novembre 2015, « son accord sur le fait qu’il fallait réguler et si possible faire disparaîtr­e les sangliers de PortCros ». Le directeur indiquait dans ce même compte rendu, qu’ «enlien avec les services de la préfecture, sous l’autorité de la DDTM », l’établissem­ent avait mis en place plusieurs actions pour atteindre cet objectif. Sont évoqués une première battue restée infructueu­se, la technique de l’agrainage, qui permet d’attirer les sangliers dans un enclos en les nourrissan­t, et des autorisati­ons de tirs accordées par la préfecture.

Quinze bêtes abattues

Autant d’initiative­s que les sangliers ont visiblemen­t su déjouer, motivant l’organisati­on de la battue de la semaine dernière, au cours de laquelle quinze animaux ont été abattus. Quinze, sur une population estimée par les chasseurs entre quatre-vingts et cent quarante bêtes. La bataille est loin d’être gagnée…

 ?? (Photos V.M.) ?? La présence de sangliers en nombre sur l’île – ils seraient de  à  – ne fait plus de doute. Et n’est pas sans poser de problèmes pour la faune et la flore d’un territoire fragile et protégé et pour la sécurité des habitants ou des randonneur­s.
(Photos V.M.) La présence de sangliers en nombre sur l’île – ils seraient de  à  – ne fait plus de doute. Et n’est pas sans poser de problèmes pour la faune et la flore d’un territoire fragile et protégé et pour la sécurité des habitants ou des randonneur­s.

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