Une journée en campagne
PS : LA STRATÉGIE DU BÂTON
Après la droite, où la conférence de presse de François Fillon a permis de resserrer les rangs et de balayer un hypothétique « plan B », c’est au tour de la gauche de ne vouloir voir aucune tête qui dépasse. Invité hier matin de BFM TV et RMC, le Premier secrétaire du PS a réitéré une menace qu’il avait déjà proférée, mais qui prend une tout autre ampleur depuis que les ralliements à Emmanuel Macron se sont multipliés à gauche : « J’ai dit, et je n’ai pas bougé, que ceux qui le parraineraient ne seraient plus [autrement dit seraient exclus, Ndlr] au Parti socialiste », a lancé Jean-Christophe Cambadélis. « On ne peut pas être à la fois dans l’équipe du Parti socialiste et parrainer l’équipe adverse. » Avec en creux, bien sûr, la question de l’investiture aux législatives de juin… Interrogé plus spécifiquement sur le cas du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, qui est l’un des poids lourd du PS, il n’a pas sourcillé, affirmant que «bien sûr » celui-ci subirait le même traitement. Le message est clair : au PS, si on verrait d’un (très) bon oeil un rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Yannick Jadot (EE-LV), Emmanuel Macron, en revanche, fait figure d’ennemi numéro .
MACRON IRONISE SUR SA VIE PRIVÉE
Face à la rumeur, ancienne (il l’avait déjà démentie, plus succintement, lors d’une émission organisée par Mediapart en novembre dernier), mais qui circulait de plus en plus, ces jours-ci, sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a préféré prendre les devants. A la faveur d’une visite improvisée, lundi soir, à un meeting de ses soutiens au théâtre Bobino à Paris, le fondateur d’« En marche » a évoqué spontanément sa vie privée : « J’entends dire que je suis duplice, que j’ai une vie cachée ou autre chose », en allusion au fait que certains lui prêtent une liaison homosexuelle avec Mathieu Gallet, président de Radio France. « C’est désagréable pour [sa femme] Brigitte, et comme je partage mes jours et mes nuits avec elle, elle se demande comment je fais », a-t-il lancé. Avant d’en profiter pour tacler ses rivaux : « Je ne l’ai jamais rémunérée pour cela» – un coup pour François Fillon; «si on vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet, c’est mon hologramme» – un coup pour Jean-Luc Mélenchon. Et, dans la foulée, de taper aussi sur Benoît Hamon, qu’il a accusé d’être « victime du syndrôme de Peter Pan » (le fait de refuser de grandir par peur d’affronter la réalité).