États-Unis : Trump défend son décret et s’en prend aux médias
Le président américain a tenté, hier, de faire monter la pression sur la gravité de la menace terroriste en accusant la justice et les médias de la sous-estimer
Un document de « bon sens ». Ce sont les mots martelés par le président américain pour qualifier son décret, hier, lorsqu’il a reçu à la Maison-Blanche les shérifs de plusieurs comtés du pays. Donald Trump a tenté de faire monter la pression sur la gravité de la menace terroriste, accusant la justice et les médias de la sous-estimer, peu de temps avant une audience cruciale sur le devenir de son décret controversé sur l’immigration qui bloque temporairement l’entrée des ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) et de tous les réfugiés. Selon lui, il a une valeur
« très importante sur le pays » afin de le protéger du terrorisme.
Une compilation de attentats
Le président républicain a affirmé que l’affaire pourrait remonter jusqu’à la Cour suprême tout en affirmant espérer que cela ne soit pas nécessaire. Le texte devrait être examiné à partir de minuit (heure française, ndlr) par la Cour d’appel fédérale de San Francisco lors d’une audience téléphonique. « Je comprends, mieux que personne, la malhonnêteté totale des médias », a-t-il encore déclaré. Lundi, le président américain avait accusé les médias d’avoir passé sous silence certaines attaques perpétrées par des « terroristes islamiques radicaux ». La Maison-Blanche avait diffusé un peu plus tard une compilation de 78 attentats perpétrés au cours des deux dernières années, affirmant que la plupart d’entre eux n’avaient « pas reçu l’attention médiatique qu’ils méritaient ». La liste contient nombre d’attentats qui ont été des dominantes médiatiques mondiales pendant plusieurs jours, comme les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, l’attentat de Nice au camion meurtrier le 14 juillet 2016 ou encore la fusillade de San Bernardino en Californie en décembre 2015. « On est arrivé à un point où [les attaques, ndlr] ne sont même plus rapportées par les médias », avait affirmé Donald Trump lundi, contre toute évidence. « Et dans de nombreux cas, la presse très très malhonnête ne veut pas en rendre compte ».