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chrétien. Notre avis :
Il parle comme il filme : à fond la caisse. Ses réponses forment un flot torrentiel au milieu duquel il faut repêcher à la volée les mots clés pour tenter d’en saisir le sens. Pas facile de comprendre où Martin Scorsese veut en venir avec Silence. Peut-être le plus beau de ses films d’un strict point de vue esthétique, mais sans doute aussi le plus hermétique pour qui ne partage pas sa fascination pour la religion. Scorsese y met en scène le dilemme d’un jeune jésuite (Andrew Garfield) sommé de renier sa foi sous peine de voir martyriser ses fidèles…
Silence est un projet que vous portiez depuis presque ans. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Délivré ? J’étais obsédé par le livre de Shusaku Endo et par l’histoire qu’il raconte. Pendant ans, je me suis demandé comment le transposer au cinéma. Hollywood faisait tout pour me décourager de le tourner. Trois acteurs de premier plan ont refusé le rôle principal parce qu’ils ne voulaient pas participer à un film qui traite de problèmes religieux… Mais je me suis accroché et j’ai fait un film qui m’appartient vraiment. De tous les films que j’ai réalisés, c’est celui qui a eu le plus de connexions avec ce que je vivais. J’ai dû faire des choix, repenser mes valeurs, comprendre ce que c’était « d’accepter », au sens philosophique du terme et d’être là pour les autres et pour soi…
Quel(s) message(s) vouliez-vous faire passer avec ce film ? Pour moi, le livre parle d’accepter la spiritualité qui est en nous. Comment on la nourrit ? Et comment on se nourrit d’elle ? Je crois que les changements dans le monde d’aujourd’hui nous amènent nécessairement à nous questionner sur notre spiritualité…
Ce titre, Silence, c’est un constat, un reproche ou une injonction ? C’est d’abord une façon d’attirer l’attention du spectateur. De lui signifier que le film exige une certaine implication de sa part. Mais c’est aussi, bien sûr, une forme de questionnement plus intime. Nous venons tous du silence et nous allons tous y retourner, donc autant s’y habituer et s’y sentir bien.
Pourquoi avoir choisi Andrew Garfield pour incarner le héros ? Andrew faisait partie d’une dizaine d’acteurs qui étaient pressentis. J’ai compris qu’il était vraiment l’acteur que je recherchais après une incroyable audition avec moi qui a duré trois heures. La chose fondamentale pour moi, est qu’il voulait vraiment, vraiment interpréter ce personnage. Il n’avait absolument pas peur de rentrer dans la peau de ce prêtre jésuite. De Chris McKay (USA). Voix de Rayane Bensetti, Stéphane Bern, Natoo.
Durée : h . Genre : animation. Notre avis :