L’hologramme de l’Elysée
Ce n’est pas la transparence obligatoire ni la suspicion généralisée qui vont changer la politique française. C’est l’hologramme. En intervenant dimanche dernier simultanément à Lyon et à Aubervilliers, Jean-Luc Mélenchon s’est positionné comme le premier présidentiable capable d’être à la fois au four et au moulin. Les mécanismes de cette ubiquité sont simples et donc prometteurs : à partir d’un studio aménagé dans les sous-sols de l’Elysée à côté du QG nucléaire, le premier des Français pourra rendre visite à tous les autres. On imagine la scène lorsque le directeur de cabinet réveillera le chef de l’Etat: « La police municipale de Sarcelles nous signale un îlot de résistance idéologique au de l’avenue Jean-Jaurès » . Le temps de nouer sa cravate mais sans être obligé de passer un pantalon puisqu’il ne sera cadré qu’en buste, le Président pénètrera dans la cuisine des trublions. Puis son image ira se balader partout où la bonne parole peine à s’imposer. Vous me direz que pour peu qu’un électeur possède la télévision, il est déjà relié au pouvoir suprême qui squatte toutes les chaînes et de préférence aux heures des repas. Sauf que cette communication, comme on l’a vu lundi avec François Fillon, dérive inévitablement vers le dialogue alors que seul le monologue dispense des questions gênantes ne faisant progresser que l’audience.