Un club pour aider le retour à l’emploi des seniors
À quelques mois de la saison à risques, comment se forment les bénévoles des Comités communaux feux de forêt ? Pour en savoir davantage, nous avons suivi une formation
Tout commence par un bel épi. À mi-pente du massif de Fenouillet, à La Crau, les véhicules tout-terrain des Comités communaux feux de forêt (CCFF) se rangent les uns à côté des autres. Les 26 stagiaires venus de plusieurs communes varoises (Le Plan de-la-Tour, La Môle, Le Thoronet, Gonfaron, La CroixValmer, La Londe, Hyères, La Crau) descendent de leurs véhicules pour former un arc de cercle quasi parfait autour de leur formateur, Gilles Agard, président du CCFF de Rocbaron et Forcalqueiret. Après une matinée théorique consacrée à la cartographie et à la radiotransmission, place à la mise en pratique des savoirs.
Le grand incendie de Collobrières a changé la donne
« Maintenant que vous savez parler à la radio, vous allez partir en patrouille vers le sommet et vous simulerez un appel pour un départ de feu. » La consigne est donnée. Un premier véhicule s’élance sur la piste après qu’un message de départ a été donné. A la radio, il faut être clair et concis pour recevoir le feu vert du poste de contrôle installé dans un vieux Peugeot J9 orangé et arrangé comme neuf. Rien de très compliqué pour un public issu majoritairement des rangs des pompiers, des militaires, de la Sécurité civile ou des chasseurs. Pour autant, tout le monde n’est pas encore au point. À bord du troisième véhicule prêt à partir, un geste semble parasite à Gilles Agard. Aux aguets. « Votre radio n’est pas un portable, elle ne se met pas à l’oreille mais à la bouche! », lance-t-il gentiment à travers la portière. Sourire embarrassé du fautif. « Aujourd’hui, les bénévoles sont bien mieux suivis et mieux encadrés. Les pompiers interviennent dans nos stages et on a du matériel, ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années. Le grand incendie de Collobrières (en 1989) a changé à la donne », estime le formateur, retraité de la marine et 24 ans de CCFF au compteur. C’est à partir de ce moment que les communes ont compris l’intérêt d’investir davantage dans leur force orange afin d’assurer une présence humaine plus forte dans les massifs forestiers. Sur les pentes du Fenouillet, des randonneurs à pied ou à vélo s’étonnent de voir ce grand rassemblement. Tous sans exception s’arrêtent pour demander s’ils ont le droit de passer. Avec respect.
Utile et agréable
Dans un des véhicules des CCFF, une jeune femme attend son tour. Elle s’appelle Nathalie et se forme pour pouvoir répondre au souhait de la commune de La Croix-Valmer d’activer une équipe l’été prochain. « Je fais déjà du nettoyage de plages une fois par mois dans le golfe de St-Tropez et dans la continuité de cette démarche, je me suis rapprochée des CCFF », avance-t-elle. À ses côtés, deux équipiers en provenance du Thoronet, Stéphane et Eric. « Moi, je veux me rendre utile pour la commune et connaître autre chose », lance l’un. « Cela permet de protéger le patrimoine forestier tout en découvrant la géographie des lieux autour de nous et apporter une aide aux gens en cas de catastrophe naturelle. En tant que randonneur, c’est un engagement naturel, une manière d’allier l’utile à l’agréable. » Après cette deuxième journée de formation, les stagiaires sont rentrés dans leurs communes respectives. Ils se retrouveront pour les deux dernières journées à Cuers puis au Cannet-des-Maures.