À Toulon, les services d’urgence débordés à cause de la grippe et des maladies hivernales
Le Dr Anne-Marie Caren est la responsable médicale du service d’accueil des urgences de l’hôpital Sainte Musse.
L’hiver a été marqué par une forte épidémie de grippe. Cela s’est ressenti sur la mortalité constatée dans vos services ? Nous n’avons pas encore les chiffres, je ne peux donc pas vous livrer de regard objectif. Mais ce que l’on a pu noter, c’est une affluence très forte dans nos services d’urgence. Notre moyenne, c’est passages d’adultes par jour, et depuis le décembre, ce chiffre a été dépassé plusieurs fois. Dimanche dernier, on a par exemple eu une affluence de passages…
Comment expliquer cette affluence ? Il y a bien sûr eu la grippe, mais également les maladies hivernales, comme les bronchites, ou encore des insuffisances cardiaques. Le pic de grippe, nous l’avons eu jusqu’à la fin de la semaine dernière. Depuis, nous n’en avons plus, mais on ne peut pas dire que ça ne va pas revenir.
Quelles ont été les personnes les plus touchées? Les personnes âgées ? Oui, nous avons eu essentiellement des personnes âgées, et parfois très vieilles, de voire ans. On note parfois des cas de fortes déshydratations chez les personnes âgées malades. C’est une chose que vous avez observée ? Non, pas de façon significative. Finalement, nous avons traité des maladies de toujours.
Vous disiez donc que les services d’urgence ont été débordés plus d’une fois ? Oui, la prise en charge n’a pas été optimale. Il y a eu une conjonction cette année où nous avons eu plus de maladies graves, moins de lits dans l’agglomération et moins de lits en réanimation. Par exemple, notre unité d’hospitalisation de courte durée compte douze box individuels, et tous les jours nous avions dix-huit/dixneuf patients. Tous les facteurs se sont conjugués. Ce qui explique le côté « embouteillage » constaté plusieurs fois dans les urgences… Les services ont été embouteillés car on a été immobilisés longtemps, il y a des patients qu’on ne savait pas où mettre. Mais on a fait ce qu’on a pu, l’équipe est sur les rotules. La vérité, c’est qu’il y a un problème d’effectifs du personnel paramédical, comme les aides-soignants.
Des décès auraient-ils pu être prévenus, voire évités ? Non.