De Marcoussis à... Varcoussis
Bernard Laporte, de passage cette semaine au Pradet, en a profité pour remercier ses électeurs et rappeler qu’il tiendra les promesses qui lui ont permis de prendre la présidence de la FFR
Pour la première fois depuis son élection à la tête de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte est revenu à la maison, celle du comité territoriale, au Pradet, afin de remercier ses électeurs. Dans une salle comble de... présidents de clubs, Henri Mondino, président lui du comité Côte d’Azur, s’est remémoré la genèse de cette élection : « La veille de la finale de coupe d’Europe du RCT au pays de Galles (face aux Saracens, en 2014, victoire 23-6, Ndlr), Bernard me pose quarante questions sur le fonctionnement de la fédération. Le lendemain après le sacre, il me lance ’’on va prendre la fédé !’’. Et tous les vendredis matins pendant quatre heures, on a travaillé les dossiers. »
« Tout est parti d’ici »
« Tout est parti d’ici, enchaîne l’ancien entraîneur de Toulon. J’ai fait une belle campagne sur des promesses et je veux les tenir avec la parole donnée aux présidents de clubs. Nous avons commencé par le grand stade. C’est fini il n’y en aura pas, c’est acté. Les modifications des couleurs de licences sont en cours, tout comme l’allégement des amendes ou la dématérialisation totale pour obtenir une licence. On travaille aussi à la refonte des championnats, au programme de formation à la française et la création de 200 cadres avant 2019 pour les 14 nouvelles ligues. Le dossier pour la coupe du monde 2023 en France était délaissé. Nous l’avons repris en main. Il faut être présent dans les réunions internationales. Il y en a marre du syndrome de la chaise vide française. Il y a deux grandes fédérations qui pèsent dans le rugby mondial : l’Angleterre et la France. La France doit être présente et gagner ! » Un discours de candidat qui captive. Le débit est toujours aussi rapide. Les idées précisent. « Il ne faut pas que le rugby perde en attractivité. Regardez l’Angleterre : il y a des quotas pour les joueurs étrangers et leur équipe nationale brille. Quand Tuisova m’a questionné pour postuler en équipe de France, je lui ai dit de jouer pour les Fidji. Pour que l’équipe de France soit performante, il faut qu’il y ait une entente entre les présidents de clubs et la fédération. Un joueur devrait être six mois sous contrat avec nous et six mois avec son club pour des questions de préparation et de récupération. »
Inverser les tendances
Plus concrètement, et plus proches des clubs, l’effet Bernard Laporte se fait déjà sentir. « Avec la Ligue, on a réussi à décaler les matches du Top 14 du dimanche après 17h15, avec le don d’un écran télé et l’abonnement à Canal+. C’est un vecteur social pour la vie locale. Mais il faut aussi que les jeunes des clubs jouent au rugby sans toutes ces restrictions administratives. Aujourd’hui, être président, c’est 90 % d’emmerdement et 10 % de plaisir. Il faut inverser les tendances... » C’est bien pour cela qu’il a été élu. Il le sait, et semble prêt à faire bouger les lignes.