Affaire Théo : la police des polices écarte la thèse du viol
Une semaine après l’interpellation brutale d’un jeune de 22 ans en Seine-Saint-Denis, devenue l’« affaire Théo », les parties s’opposent sur la question du viol. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a rendu ses premières conclusions, hier, à la juge d’instruction en charge de l’affaire d’Aulnay-sous-Bois. Selon des informations de LCI, « l’accident grave et réel » et non le viol serait la thèse retenue par l’IGPN dont les enquêteurs ont notamment pu avoir accès aux images de vidéosurveillance.
« Pressions politiques et propos irresponsables »
Sur celles-ci, Théo apparaît et refuse de se laisser menotter. Les policiers tentent ensuite de le maîtriser et l’un des agents se serait alors servi de sa matraque télescopique pour mettre l’homme à genou. Aucun policier n’a baissé le pantalon de Théo explique l’IGPN. L’avocat du fonctionnaire de 27 ans mis en examen pour viol a plaidé le geste « involontaire », Théo affirmant à l’opposé que le policier lui a « enfoncé volontairement » sa matraque « dans les fesses ». Lors de l’interpellation, le jeune homme « se débat dans tous les sens » et un des coups qui part en direction de sa cuisse va le « blesser gravement », a expliqué Me Frédéric Gabet. Dans un communiqué commun, les avocats des quatre policiers appellent au « respect de la présomption d’innocence », s’insurgeant contre les « pressions politiques et les propos irresponsables ».
« Psychologiquement, il est démoli »
À la question « comment va Théo », son avocat Me Éric Dupond-Moretti a répondu hier : « Comme un garçon qui a été violé ». « Les marques de solidarité lui font du bien », a-t-il ajouté. Toujours hospitalisé une semaine après son arrestation brutale, le jeune homme s’est vu prescrire 60 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Un médecin a notamment diagnostiqué « une plaie longitudinale du canal anal » de 10 centimètres et une « section du muscle sphinctérien ». « Physiquement, il y a des dégâts qui sont considérables : il porte une poche, on ne sait pas si c’est définitif ou provisoire. Le colon a été touché [...]. Psychologiquement, il est démoli », selon son avocat. Allongé sur son lit d’hôpital, devant le chef de l’État venu à son chevet, Théo a exhorté mardi les jeunes de son quartier, en proie à des violences urbaines, àne « pas faire la guerre » età « rester unis », affirmant avoir « confiance en la justice ». Le maire LR de la ville, Bruno Beschizza, a une nouvelle fois appelé, hier, à un « retour au calme ».