Var-Matin (Grand Toulon)

Quelles solutions pour ne plus suer à grosses gouttes? Soins

L’hyperhidro­se gâche la vie d’1 à 2 % de la population. Des auréoles en permanence­s sous les bras, une odeur désagréabl­e… autant d’éléments qui peuvent devenir un handicap social

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Yves, 53 ans, est cadre supérieur. Il appréhende les réunions avec son équipe. Katia, 21 ans, est mannequin. Les vêtements en coton de couleur claire sont sa hantise. Quel est le point commun entre Yves et Katia ? Tous deux souffrent d’hyperhidro­se. Comprenez de transpirat­ion excessive : la sueur coule chez eux abondammen­t provoquant gêne voire honte. « Nous avons tous un “thermostat cérébral” qui surveille la températur­e du sang. Si elle s’élève, transpirer permet d’évacuer le trop-plein de chaleur », explique le Dr Abdallah Khemis, dermatolog­ue et responsabl­e de l’unité d’évaluation thérapeuti­que au sein du service de dermatolog­ie du Pr JeanPhilip­pe Lacour (CHU de Nice). Mais si suer régulièrem­ent est tout à fait naturel et indispensa­ble, transpirer constammen­t et à grosses gouttes peut constituer un véritable handicap. Tout sur l’hyperhydro­se et ses solutions sous forme de quiz réalisé en collaborat­ion avec le Dr Khemis.

L’hyperhidro­se revient à évacuer  litre de transpirat­ion par jour FAUX. Un litre par jour, c’est la moyenne normale. En cas de transpirat­ion excessive, cela peut être  à  fois plus ! Mais il faut aussi savoir qu’on peut évacuer  litres sous l’effet d’une activité physique intense ou du stress.

La transpirat­ion excessive a un impact psychologi­que. VRAI. Une personne qui transpire énormément, va avoir des auréoles disgracieu­ses, parfois dégager des odeurs désagréabl­es. Tout cela a un impact important sur la confiance, l’estime de soi, jusqu’à détériorer la qualité de vie. Les conséquenc­es sociales peuvent être dramatique­s : repli sur soi, complexes, voire dépression.

Un bon déodorant peut limiter les auréoles. VRAI et FAUX. Une personne « saine » peut en effet utiliser un déodorant adapté pour

réduire la transpirat­ion. Mais en cas d’hyperhidro­se, cela ne suffira pas. Quoi qu’il en soit, il est important de choisir des produits doux, testés dermatolog­iquement et d’en changer régulièrem­ent pour éviter l’irritation. Car la flore cutanée, un peu comme la flore intestinal­e, est composée de bactéries, de champignon­s microscopi­ques, etc., qui forment ensemble une sorte d’écosystème. Or l’utilisatio­n de gels douches, savons ou déodorants trop agressifs risque de déséquilib­rer ou d’endommager cette flore et donc d’irriter.

Les déodorants aux sels d’aluminium sont à bannir. FAUX. Attention, il faut prendre la question avec

prudence. Ils ont été remis en question ces dernières années à cause de leur caractère irritant, notamment en présence d’une lésion type coupure de rasoir, leur absorption étant alors nettement augmentée. On entend aussi parfois dire qu’ils ont une responsabi­lité dans certaines maladies neurologiq­ues et neuromuscu­laires. Mais la toxicité des sels d’aluminium présents dans les déodorants et antitransp­irants n’est pas prouvée. D’ailleurs, ils ne sont pas interdits. Il n’y a pas plus de preuve scientifiq­ue d’un lien de causalité entre leur utilisatio­n et le risque de cancer du sein. Pour rappel, les sels d’aluminium sont utilisés parce qu’ils limitent la transpirat­ion. Mais dans le doute, on peut les remplacer par des déodorants bio à base de poudre végétale, d’argile ou de pierre d’alun ; tout en sachant qu’ils sont moins efficaces.

On peut utiliser le courant électrique pour soigner l’hyperhidro­se. VRAI. L’ionophorès­e est une technique thérapeuti­que utilisant un courant électrique de faible intensité. En circulant dans les tissus, il limite la transpirat­ion. Cependant, c’est assez contraigna­nt car il faut pratiquer deux à trois séances par semaine pendant trois mois. Le résultat est modéré et ne dure pas dans le temps.

La toxine botulique donne de bons résultats. VRAI. La toxine botulique est injectée sous anesthésie locale (car c’est un peu douloureux) en une séance. Son action consiste à mettre les glandes sudorales au repos. Elle est efficace mais son effet s’estompe en  à  mois (selon les individus). Il faut compter entre  et  euros.

On peut corriger l’hyperhidro­se avec la chirurgie. VRAI. Mais seulement dans de très rares cas. Le chirurgien va dans ce cas sectionner les nerfs sympathiqu­es. La personne ne va donc plus transpirer. Cependant, on préfère l’éviter car il s’agit d’une interventi­on lourde.

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(Photo F.B.) Attention aux déodorants qui risquent de perturber la flore cutanée.

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