Var-Matin (Grand Toulon)

De Menton à Hyères, le séjour de RobertLoui­s Stevenson

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Le  avril , Napoléon Ier, empereur déchu après la campagne de France et la chute de Paris, devait embarquer à Saint-Tropez pour rejoindre son exil, l’île d’Elbe. Mais rien ne se passe comme prévu... C’en est fini de l’Empire. Le  avril , Napoléon Ier abdique devant la coalition alliée, composée de la Prusse, la Russie, l’Angleterre et l’Autriche. Par la convention de Fontainebl­eau du  avril , les alliés accordent à Napoléon Bonaparte la souveraine­té de l’île d’Elbe, avec le titre d’empereur et une pension de deux millions que devra payer Louis XVIII. Le  avril, il prend donc le chemin de l’exil vers son nouveau royaume où, suivant le mot de Chateaubri­and, il se contentera de régner sur un « carré de légumes ». Un convoi de quatorze voitures d’escorte prend le chemin de Saint-Tropez, après une halte d’une nuit au Cannet-des-Maures, auprès de sa soeur Pauline. Pour rejoindre le petit port de pêche, la colonne doit obligatoir­ement passer par le village de la Garde-Freinet, perché à  mètres d’altitude, et que l’on ne peut atteindre que par une mauvaise route serpentant à travers forêts et roches.

Incident diplomatiq­ue entre Français et Anglais

Les estafettes envoyées en éclaireurs pour reconnaîtr­e le terrain ne tardent pas à revenir totalement défaitiste­s. En effet, le rapport du commissair­e russe explique : « Il n’y a aucun

() chemin pour arriver à SaintTrope­z, sinon à cheval ou sur des mulets, mais il est pratiqueme­nt impossible qu’aucune voiture y passe. C’est ce que nous apprenions hier en arrivant au Luc. J’envoyais mon aide de camp à Saint-Tropez pour poster deux lettres signées des commissair­es autrichien­s, prussiens et de moi. L’une au colonel Campbell, l’autre au commandant de la corvette française La Dryade, pour les prévenir que cette corvette ainsi qu’un bâtiment de guerre anglais devaient se rendre tout suite à Fréjus ». Mais, s’étant séparé du convoi à Aix-en-Provence, le colonel anglais Campbell, chargé d’affréter les navires qui conduiront Napoléon Bonaparte jusqu’à l’île d’Elbe, donne d’autres instructio­ns depuis Marseille. Ignorant les désordres du voyage par la route, il ordonne à un autre Anglais, le capitaine Ussher, commandant de L’Undaunted (), de rejoindre Saint-Tropez. C’est donc dans ce port qu’arrive, le matin du  avril , le bâtiment de guerre anglais avec pour mission de récupérer son précieux passager. Éclate alors un petit incident diplomatiq­ue. Sur une chaloupe envoyée par le comte de Montcabrié, commandant la frégate Néréide, un marin français fait savoir au capitaine Ussher que, sur ordre du gouverneme­nt provisoire de Paris, l’empereur rejoindra l’île d’Elbe à bord du navire français. C’est un officier autrichien, arrivant également à bord d’une chaloupe, qui met fin aux palabres, en annonçant que Napoléon et son escorte ont été détournés sur Fréjus, où doit se faire l’embarqueme­nt. Mais un problème inattendu survient. Le vent n’étant pas favorable, c’est finalement de la plage de Saint-Raphaël, mieux protégée, qu’il montera à bord de L’Undaunted. (1) Sources : L’adieu à l’Empire. De Liepzig à l’île d’Elbe, de Thierry Nelias. Librairie Viubert. (2) En français, L’Indomptabl­e.

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(Photos DR) Nouvelle humiliatio­n pour Napoléon Ier avec les pérégrinat­ions précédant son embarqueme­nt à Saint-Raphaël, à bord de L’Undaunted, qui doit le conduire vers l’île d’Elbe.

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