Une colocation contre la précarité
Le Revest Fragiles, quatre personnes vivent dans l’appartement de coordination thérapeutique, géré par Promo Soins au sein de la résidence solidaire Les Favières et qui est inauguré ce matin
Il est bientôt midi à la résidence solidaire Les Favières sur la commune du Revest (1). Dridi Moncef, sexagénaire (lire ci-dessous) s’apprête à quitter sa chambre pour descendre à Toulon. Il occupe, depuis deux mois et demi, une des quatre chambres d’un appartement, unique en son genre, qu’il partage avec trois autres personnes. Ici pourtant, la colocation ne ressemble à aucune autre. Installée au coeur de cette résidence, elle est gérée par l’association Solidarités aire toulonnaise (SAT), au sein même du réseau de l’Union diaconale du Var. Ici, c’est l’appartement de coordination thérapeutique (ACT), géré par l’association Promo Soins. Celle qui a fait de l’insertion par la santé sa priorité depuis vingt-cinq ans et a obtenu le feu vert de l’Agence régionale de santé pour mettre en place cette nouvelle structure, inaugurée officiellement en présence du préfet du Var ce matin.
Minimum six mois pour se poser
Tout est mis en oeuvre pour permettre à ces personnes fragilisées sous traitement thérapeutique, de prendre le temps de se reconstruire, en lien avec les équipes, afin de se réinsérer peu à peu dans la vie sociale. Comme un bail minimum six mois pour se poser. Rien n’a été laissé au hasard dans cet établissement médico-social : le suivi psychologique, l’écoute d’un médecin – pouvant aussi accompagner le résident dans ses relations avec son médecin traitant –, les conseils diététiques, sur l’hygiène de vie ou encore un accompagnement pour savoir mieux gérer son budget. L’association Promo Soins, après dix-huit mois de collaboration avec ses équipes et en partenariat avec les associations Solidarité aire toulonnaise et Logivar, a mis ainsi sur pied ce projet collectif et social. L’appartement de coordination thérapeutique constitue le dernier «wagon raccroché à notre locomotive », explique la présidente, Guilaine Fouque.
Des pathologies invalidantes
Il apporte une réponse complémentaire aux personnes en grande précarité à la rue, placées en foyer d’hébergement ou encore sortant de l’hôpital ou du dispositif des « lits halte soins santé » (2). Souffrantes de pathologies parfois invalidantes, elles avaient du mal à trouver un toit adapté. C’était le cas notamment pour les personnes prises en charge dans le dispositif des lits haltes soins santé après une hospitalisation. Faute de solutions d’hébergement, leur séjour dans le dispositif pouvait se prolonger. « Cela leur permet d’avoir un hébergement avec un accompagnement plus spécifique, notamment dans le suivi social », précise Céline Mahé, coordonnatrice à l’association Promo Soins. « Ici, c’est la dernière marche pour avoir une solution pérenne », conclut Guilaine Fouque. 1. Elle accueille un centre d’hébergement de stabilisation pour hommes et femmes de trente-huit places, géré par Logivar Saint-Louis. Il permet aux personnes éloignées de l’insertion de se stabiliser et de favoriser leur orientation ultérieure vers des structures adaptées à leur situation.
2. C’est un établissement médico-social de six places à la Maison Saint-Louis qui accueille des personnes sans domicile, avec ou sans droit à la sécurité sociale, et nécessitant des soins de suite de convalescence.
“C’est un tremplin pour les aider à rebondir” Guilaine Fouque, présidente de l’association Promo Soins