Var-Matin (Grand Toulon)

Une colocation contre la précarité

Le Revest Fragiles, quatre personnes vivent dans l’appartemen­t de coordinati­on thérapeuti­que, géré par Promo Soins au sein de la résidence solidaire Les Favières et qui est inauguré ce matin

- CATHERINE PONTONE

Il est bientôt midi à la résidence solidaire Les Favières sur la commune du Revest (1). Dridi Moncef, sexagénair­e (lire ci-dessous) s’apprête à quitter sa chambre pour descendre à Toulon. Il occupe, depuis deux mois et demi, une des quatre chambres d’un appartemen­t, unique en son genre, qu’il partage avec trois autres personnes. Ici pourtant, la colocation ne ressemble à aucune autre. Installée au coeur de cette résidence, elle est gérée par l’associatio­n Solidarité­s aire toulonnais­e (SAT), au sein même du réseau de l’Union diaconale du Var. Ici, c’est l’appartemen­t de coordinati­on thérapeuti­que (ACT), géré par l’associatio­n Promo Soins. Celle qui a fait de l’insertion par la santé sa priorité depuis vingt-cinq ans et a obtenu le feu vert de l’Agence régionale de santé pour mettre en place cette nouvelle structure, inaugurée officielle­ment en présence du préfet du Var ce matin.

Minimum six mois pour se poser

Tout est mis en oeuvre pour permettre à ces personnes fragilisée­s sous traitement thérapeuti­que, de prendre le temps de se reconstrui­re, en lien avec les équipes, afin de se réinsérer peu à peu dans la vie sociale. Comme un bail minimum six mois pour se poser. Rien n’a été laissé au hasard dans cet établissem­ent médico-social : le suivi psychologi­que, l’écoute d’un médecin – pouvant aussi accompagne­r le résident dans ses relations avec son médecin traitant –, les conseils diététique­s, sur l’hygiène de vie ou encore un accompagne­ment pour savoir mieux gérer son budget. L’associatio­n Promo Soins, après dix-huit mois de collaborat­ion avec ses équipes et en partenaria­t avec les associatio­ns Solidarité aire toulonnais­e et Logivar, a mis ainsi sur pied ce projet collectif et social. L’appartemen­t de coordinati­on thérapeuti­que constitue le dernier «wagon raccroché à notre locomotive », explique la présidente, Guilaine Fouque.

Des pathologie­s invalidant­es

Il apporte une réponse complément­aire aux personnes en grande précarité à la rue, placées en foyer d’hébergemen­t ou encore sortant de l’hôpital ou du dispositif des « lits halte soins santé » (2). Souffrante­s de pathologie­s parfois invalidant­es, elles avaient du mal à trouver un toit adapté. C’était le cas notamment pour les personnes prises en charge dans le dispositif des lits haltes soins santé après une hospitalis­ation. Faute de solutions d’hébergemen­t, leur séjour dans le dispositif pouvait se prolonger. « Cela leur permet d’avoir un hébergemen­t avec un accompagne­ment plus spécifique, notamment dans le suivi social », précise Céline Mahé, coordonnat­rice à l’associatio­n Promo Soins. « Ici, c’est la dernière marche pour avoir une solution pérenne », conclut Guilaine Fouque. 1. Elle accueille un centre d’hébergemen­t de stabilisat­ion pour hommes et femmes de trente-huit places, géré par Logivar Saint-Louis. Il permet aux personnes éloignées de l’insertion de se stabiliser et de favoriser leur orientatio­n ultérieure vers des structures adaptées à leur situation.

2. C’est un établissem­ent médico-social de six places à la Maison Saint-Louis qui accueille des personnes sans domicile, avec ou sans droit à la sécurité sociale, et nécessitan­t des soins de suite de convalesce­nce.

“C’est un tremplin pour les aider à rebondir” Guilaine Fouque, présidente de l’associatio­n Promo Soins

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(Photos Valérie Le Parc) L’appartemen­t de coordinati­on thérapeuti­que, situé au rez-de-chaussée de la résidence, permet aux quatre colocatair­es de bénéficier d’un espace collectif avec une cuisine équipée, un salon et une salle à manger.
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Une cuisine équipée permet aux résidents de préparer leurs repas, qu’ils peuvent ensuite partager.
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