Var-Matin (Grand Toulon)

Antibes : elle retrouve son frère grâce à une photo dans le journal

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

Est-ce que c’est lui ? Un homme qui vit sur un bateau et va de port en port ? L’histoire de Jean-Pierre que Nice-Matin narré l’été dernier puis en décembre, a eu des répercussi­ons inattendue­s. Jean-Pierre vivait sur son petit bateau à moteur, son seul bien. L’Akisi lui avait été offert. C’était sa maison flottante. Il a caboté, entre Cannes et Antibes. La galère ? Parfois, surtout lorsqu’il s’incrustait dans un port mais pour lui, c’était la liberté. L’été dernier, le « vagabond des mers » a fait halte en limite du port abri de l’Olivette à Antibes. Mais, en septembre, il a été prié de « mettre les voiles » et trouver un lieu d’ancrage plus sûr, les coups de mer menaçant de faire chavirer le frêle esquif. Hélas, ce qui devait arriver arriva...

« Il a un peu changé mais c’est bien lui »

En décembre, l’Akisi a manqué s’échouer au pied du Fort Carré d’Antibes. Jean-Pierre voulait réparer son bateau-maison, encore une fois, mais par précaution, les services de la Ville l’ont remorqué sur la plage, et hissé sur les galets. Où il est toujours. Comme une sentinelle à l’entrée de la ville. Jean-Pierre, qui est suivi par le CCAS, a perdu sa maison flottante. Il a récupéré quelques biens. Il dort à l’accueil de nuit du Fort Carré et dans la journée vit sa vie de sans-abri. Sur terre, cette fois. Sans famille ? Pas vraiment. La photograph­ie parue dans Nice-Matin daté du 14 décembre, le lendemain de l’échouage, où l’on voit Jean-Pierre au chevet de son Akisi sur la plage, a interpellé des Antibois. L’homme ressemblai­t beaucoup à un Jean-Pierre perdu de vue par sa soeur qui vit à Exincourt, dans le Doubs, et que ces Antibois connaissen­t. Ils ont contacté la famille. Qui a joint la rédaction. Au bout du fil, Hervé, époux de celle qui pouvait être, alors, peut-être, la soeur de Jean-Pierre, raconte : «Ilvit dans la rue depuis des décennies. Des personnes que nous connaisson­s et qui vivent à Antibes, ont cru le reconnaîtr­e au travers d’un article. On sait qu’il habite sur un bateau... » Pas de coïncidenc­e. On envoie la photo par mail. Et la famille reconnaît « son » Jean-Pierre perdu de vue depuis tant d’années. « Certes, il a un peu changé, cabossé par sa drôle de vie. Mais c’est bien lui. » « Nous allons contacter le CCAS. Ce qui nous importe, c’est qu’il est suivi et toujours en vie. Après, il a toujours vécu ainsi. C’est son choix. Ce qui compte c’est de savoir qu’il est en vie et où il est. » Aux dernières nouvelles, des amis vont remettre un courrier à JeanPierre de la part de sa soeur.

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(Photo archives J.-S. Gino-Antomarchi) Jean-Pierre et son Akisi, échoué en novembre : grâce à cette photo sa famille a retrouvé sa trace.

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