Var-Matin (Grand Toulon)

La Bastide de Blacaillou­x a retrouvé sa vocation viticole Essor

La production bio du domaine de Bruno Chamoin situé à Tourves monte en puissance. Le vigneron ambitionne le statut d’incontourn­able dans l’appellatio­n Coteaux Varois

- CATHERINE HENAFF chenaff@nicematin.fr bastide-de-blacaillou­x.com

La Bastide de Blacaillou­x est en train de se faire un nom. Sa jeune vigne, plantée sur une trentaine d’hectares, continue de s’étendre gentiment sur le plateau triasique du centre Var, caractéris­é par son sol calcaire et argileux. Déjà médaillé dans ses jeunes années, le vin de Blacaillou­x pourrait rejoindre les domaines incontourn­ables de l’appellatio­n d’origine protégée Coteaux Varois en Provence. C’est en tout cas le souhaite de son propriétai­re récoltant, Bruno Chamoin, qui a repris le domaine familial en 1995.

De la polycultur­e à la vigne

« Mon père avait arraché les vignes pour faire des céréales. Lorsque j’ai repris le domaine, j’ai décidé de lui redonner sa vocation viticole. On a donné un coup d’accélérate­ur il y a 7 ou 8 ans. On a replanté, construit une cave avec une unité de production. J’ai investi avec des financemen­ts personnels. L’idée était de faire des vins de qualité, en agricultur­e biologique. Je n’imaginais pas faire autrement que bio. Nous devons penser à nos enfants et aux génération­s futures. » Le domaine est ainsi passé de la polycultur­e à la vigne. La cave, inaugurée en septembre 2014, est un des outils de production les plus modernes de la région.

«Lebio,c’est plus de contrainte­s »

A l’origine, la Bastide de Blacaillou­x abritait une métairie. C’est l’une des plus anciennes bastides de la région, cadastrée en 1640. Les agriculteu­rs de l’époque avaient orienté les terres vers la polycultur­e. « C’est en 1917, après l’épisode marquant de phylloxera que ma grandmère a donné une orientatio­n viticole au domaine, raconte Bruno Chamoin. J’ai grandi dans les vignes. J’ai toujours aimé ça. L’un des moteurs de la reprise a été de donner un sens à l’activité. Nous ne cherchons pas à produire beaucoup. Nous allons au rythme qui respecte la terre. Travailler en bio, c’est beaucoup de contrainte­s dans les traitement­s, beaucoup de travail du sol. Le deuxième souci, c’est qu’on est parfois en dessous du rendement. Mais je veux être fier de vendre mon vin à mes clients. » Une première parcelle cultivée en bio offre ses grappes en 2007. La première cuvée sort des pressoirs en 2011 en co-production avec le domaine de La Rose des Vents dont le propriétai­re Gilles Bru est un ami de Bruno Chamoin, et son associé dans une société de négoce qu’ils ont créée ensemble. Le viticulteu­r déguste sa première cuvée 100% Blacaillou­x l’année suivante. Avec sa directrice de cave Ingrid Pelleau et Gilles Bru, devenu oenologue du domaine, Bruno Chamoin poursuit sa quête de qualité. Il vient de s’allier les services du maître de chai Wladimir Holobinka, pour encore améliorer la production. « Nous en sommes à notre quatrième récolte. Nous travaillon­s dans le souci de bien faire les choses. Je dis toujours : la rigueur dans le plaisir. Il faut beaucoup d’attention, de maîtrise, et un supplément d’âme. » En 2017, la production va monter en puissance et passer de 850 hl (2016), à environ 1200. « La cave est conçue pour un peu plus de 2000 hectolitre­s. Le domaine s’étend sur 200 hectares dont 45 hectares de terres cultivable­s et 30 hectares de vignes. Nous poursuivon­s le réencépage­ment du domaine. » La Bastide de Blacaillou­x, qui a opté pour une croissance naturelle, affiche un joli taux annuel de 25%. Bruno Chamoin estime qu’il faudra environ quatre années pour atteindre la vitesse de croisière. Les premières médailles sont tombées en 2013.

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