Jusqu’à sept ans pour trafic de drogue à Saint-Maximin
Des peines importantes ont été réservées, en correctionnelle, aux membres d’un réseau actif, qui a alimenté les consommateurs de cocaïne et de cannabis pendant toute l’année 2015
Le tribunal correctionnel de Draguignan a suivi d’assez près les demandes du procureur, pour sanctionner hier les artisans d’un trafic de stupéfiants qui s’était développé pendant toute l’année 2015 dans le centre de Saint-Maximin. Des peines de deux à sept ans de prison ont été infligées. Au cours du procès, les sept protagonistes se sont efforcés de minimiser leur implication. Au départ de l’enquête, en avril 2015, les gendarmes s’étaient polarisés sur des soupçons de trafic d’armes. Les volumineuses écoutes téléphoniques, qui se sont étalées sur six mois, ont surtout mis au jour un trafic de cocaïne et de résine de cannabis. Centré sur Saint-Maximin, de janvier 2015 jusqu’à la date des arrestations début décembre, il concernait une centaine de consommateurs. « Un trafic florissant, avec des vendeurs particulièrement actifs ,anoté le procureur de la République, Stéphanie Félix. Ils se levaient tôt le matin, pour vendre dès 7 h 30, devant la Poste, la basilique, au lavoir, à la crêperie, ou dans des bars. »
Trafic blanchi dans les agglos
Pour le parquet, ces écoutes ont placé Kamel Ouici, 34 ans, et Ahmed Rhrib, 28 ans, au sommet de ce réseau, comme étant régulièrement en contact entre eux, et avec les clients. Le premier se déplaçait à Paris, Marseille et Montpellier pour se fournir. Il investissait le produit de ce trafic dans des travaux d’extension de sa maison de Pourcieux, sans commune mesure avec ses ressources. Le second avait également ses clients attitrés, ainsi que ses fournisseurs à Marseille. « Je n’ai rien à voir avec ce trafic de cocaïne, a-t-il objecté. Je suis un gros consommateur de cannabis. J’en achète à Marseille et il m’arrive de dépanner. Mais je ne revends pas, je ne fais pas de bénéfice. » Juste en dessous de ce duo, le procureur a placé Davidson Borella, 23 ans, « le fidèle lieutenant aux 63 clients, qui a la réputation d’être le meilleur pour la qualité et la quantité. Joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ses délais de livraison sont rapides, de cinq à trente minutes d’attente. » En son absence entre juin et novembre, il partageait son réseau avec Fouad Briguiche, 19 ans, « l’employé du mois, dynamique dans la revente de cannabis pour Borella et pour son propre compte ». Il y avait aussi Cindy et Alexia, deux “nourrices ” qui gardaient les stupéfiants à leurs domiciles et revendaient à l’occasion. La première n’hésitant pas à se faire ravitailler sur ses lieux de vente par sa fille mineure. La défense a fait choeur pour s’insurger contre la lourdeur des peines requises par le procureur. « On n’est pas au niveau des chefs d’équipes, mais de ceux qui sont au ras du sol dans les quartiers de Saint-Maximin », a tempéré le bâtonnier Yves Rosé pour Ahmed Rhrib. «Le parquet est incapable de donner des quantités et vous demande une condamnation à l’aveugle », a renchéri Me Thierry Fradet, pour Kamel Ouici. Au final, Kamel Ouici a été condamné à sept ans de prison et 20000€ d’amende, Ahmed Rhrib à six ans et 10000€, Davidson Borella à quatre ans et 10000€ ,et Fouad Briguiche, qui avait un casier judiciaire vierge, à trois ans ferme avec mandat de dépôt. Les deux nourrices et un septième comparse ont été sanctionnés à des peines de prison aménageables.