L’accord Hamon-Jadot semble patiner
L’union entre Hamon et Mélenchon paraît impossible mais Jadot et le PCF leur intiment de se placer « à la hauteur de l’enjeu »
Entre « l’insoumis » Jean-Luc Mélenchon, lancé depuis plus d’un an dans l’aventure présidentielle, et Benoît Hamon, représentant du PS bien décidé à participer à l’élection, le mariage semblait par nature impossible, malgré des convergences de fond. L’illusion n’a même pas duré trois semaines, après la victoire de Hamon à la primaire de son camp. «En vrai, on n’a jamais commencé à discuter sérieusement avec Jean-Luc Mélenchon », convient un proche de Benoît Hamon. Vouée à l’échec avant d’avoir été nouée, l’union entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon avant le premier tour de la présidentielle semble impossible mais l’écologiste Yannick Jadot et le PCF leur intiment de se placer «àla hauteur de l’enjeu ».
Friture sur la ligne
Le candidat socialiste a « fait toute une campagne sur le thème “moi, je parlerai à tout le monde, j’appellerai Jean-Luc Mélenchon le lendemain” » de la primaire, tempête le leader de La France insoumise. « Cela fait trois semaines, ça va ! C’est moi qui ai dû dire qu’il fallait arrêter la comédie », poursuit celui qui estime avoir « fait le pas », en envoyant notamment un courrier jeudi à au candidat socialiste. « Je ne courrai pas après Jean-Luc Mélenchon » ,adéclaré hier Hamon. Les deux hommes qui avaient convenu, lors d’une conversation téléphonique vendredi, de se rencontrer à la fin de cette semaine, n’avaient 24 heures plus tard plus prévu de se voir. Le camp du socialiste a élevé le ton pendant le week-end. « Oui, maintenant, je le dis, je suis le mieux placé pour faire gagner la gauche », a assuré Benoît Hamon.
« Irresponsabilité historique »
Il faut dire que les conditions avancées par Mélenchon pour un éventuel accord étaient « fortes », selon la litote utilisée dimanche par Hamon : des « garanties » sur la stratégie européenne, motif central de divergence entre les deux candidats, mais aussi la demande du retrait de l’investiture d’« une vingtaine » de députés sortants ou de ministres, selon un cadre de La France insoumise. Mais, pour chacun, hors de question toutefois d’apparaître comme le fossoyeur du rassemblement. Yannick Jadot a estimé que « trouver les conditions de l’incapacité d’un rassemblement aujourd’hui, c’est une forme d’irresponsabilité historique ».