Var-Matin (Grand Toulon)

Une campagne sur la fin de vie:«Etsionenpa­rlait?»

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La fin de vie, et si on en parlait? » Le slogan d’une campagne d’informatio­n, lancée hier par le ministère de la Santé, s’avère clair. Le but : rappeler les changement­s législatif­s entrés en vigueur depuis un an et inciter les Français à faire connaître leurs volontés à leurs proches. « Ce que nous avons voulu faire, c’est une campagne chaleureus­e, une invitation à la conversati­on et non une injonction » sur ce sujet difficile, a expliqué Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, l’organisme qui a piloté la campagne avec le ministère de la Santé.

La loi « accorde des droits nouveaux »

L’objectif est aussi d’inciter chacun à dire de son vivant s’il souhaite limiter ou arrêter les traitement­s qu’il pourrait recevoir en fin de vie, au cas où il deviendrai­t incapable alors d’exprimer sa volonté. Pendant un mois, un spot télévisé, des encarts dans la presse, des bannières sur Internet et des interventi­ons sur les réseaux sociaux déclineron­t ce message, mettant en scène une femme qui enfonce son bonnet sur ses yeux ou un homme qui cache son visage avec son journal, faisant « l’autruche » face à ce sujet parfois tabou. Un site Internet a aussi été créé (www.parlons-fin-devie.fr) et des « rencontres citoyennes » seront proposées dans toute la France, la première étant prévue le 7 mars à Bordeaux. La loi sur la fin de vie du 2 février 2016 «accorde des droits nouveaux » aux personnes en fin de vie et opère un «changement de paradigme» en disant que les directives anticipées s’imposent à l’équipe soignante, a estimé la ministre de la Santé Marisol Touraine. Le dossier a pris une nouvelle tournure depuis l’« affaire Théo ». Un policier municipal accusé d’avoir blessé un homme avec sa matraque en  est désormais passible de la cour d’assises pour viol, a jugé hier le tribunal de Bobigny contre l’avis du parquet. Le tribunal devait rendre son jugement dans l’affaire de ce fonctionna­ire de  ans, poursuivi pour des « violences volontaire­s aggravées » par l’usage d’une arme et sa fonction, en marge d’une interpella­tion à Drancy (Seine-Saint-Denis) en octobre . Lors du procès mi-janvier, le parquet avait requis contre lui six mois de prison avec sursis et une interdicti­on profession­nelle d’un an, estimant que si les violences étaient avérées, l’intention sexuelle n’était pas caractéris­ée. Mais à l’ouverture de cette audience très médiatique, la présidente de la e chambre du tribunal correction­nel a redonné lecture des certificat­s médicaux de la victime établissan­t, clairement selon elle, qu’il y avait eu « pénétratio­n anale ».

« C’est une décision qui est juste »

Comme le réclamait la défense, le tribunal s’est donc déclaré incompéten­t pour juger des faits qui sont « de nature à entraîner une requalific­ation criminelle ». « C’est une décision qui est juste, et que nous attendions depuis le début », a déclaré l’avocate de la victime, Me Marie-Cécile Nathan. « J’attends qu’il soit puni pour le mal qu’il a fait », a lancé Alexandre, la victime, qui souffre toujours de séquelles physiques et psychologi­ques. Les parties, y compris le parquet, ont dix jours pour faire appel de cette décision. Celle-ci intervient dans un contexte marqué par l’« affaire Théo », du nom de ce jeune homme de  ans dont le viol présumé lors d’une interpella­tion a déclenché plusieurs nuits de violences en banlieue parisienne.

 ?? (Photo d’illustrati­on Ph. A.) ?? La possibilit­é de coucher par écrit son éventuel refus de l’acharnemen­t thérapeuti­que existait depuis la loi Leonetti de , mais ces directives n’étaient valables que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin.
(Photo d’illustrati­on Ph. A.) La possibilit­é de coucher par écrit son éventuel refus de l’acharnemen­t thérapeuti­que existait depuis la loi Leonetti de , mais ces directives n’étaient valables que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin.

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