Var-Matin (Grand Toulon)

C’est la Kun Kun mania La phrase

- M. FAURE

Si Gabriel Jesus, la pépite brésilienn­e débarquée en janvier, ne s’était pas sérieuseme­nt blessé au pied contre Bournemout­h début février, Sergio Agüero aurait débuté le match de ce soir sur le banc de touche. Depuis un mois, l’Argentin surnommé « El Kun », en référence – après en avoir écorché le nom – à un héros de manga japonais (Kum-Kum), cire le banc de City. Incroyable pour celui qui, depuis son arrivée en 2011, est déjà le meilleur buteur de l’histoire du club en Premier League (113 buts en 169 matchs) et le troisième toutes compétitio­ns confondues (154 buts en 236 matches).

« Agüero, c’est du Mozart »

Mais voilà, cette saison, Agüero a rencontré Josep Guardiola. Et « Pep » est un entraîneur exigeant. Très exigeant. Trop exigeant sans doute. L’Espagnol veut que ses attaquants pressent à la perte du ballon. Le petit Argentin n’est pas de cette caste. Lui, son truc, c’est la surface de réparation. Agüero est un buteur, un tueur, un renard. Et il est surtout très apprécié par un paquet d’entraîneur à commencer par Mauricio Pochettino, le coach de Tottenham : « J’adore Agüero, et pas seulement parce qu’il est Argentin comme moi. Lorsqu’il joue, c’est comme s’il y avait de la musique classique dans ma tête. C’est du Mozart. Tout ce que devrait avoir un attaquant, il l’a ». Ronald Koeman, qui officie aujourd’hui à Everton, a sorti la brosse à reluire pour l’Argentin à la BBC : « Pour moi, on peut comparer Agüero à Romario. Parfois, t’as l’impression qu’il est en train de ne rien faire du tout, et la seconde suivante, il te met un but ». Le Batave sait de quoi il parle, il a joué avec le Brésilien au FC Barcelone. Premiers appuis dévastateu­rs, coup de rein, adroit des deux pieds et chirurgica­l dans le dernier geste, le « Kun » est un numéro 9 atypique. Un peu sauvage comme pouvait l’être son ancien beaupère Diego Maradona. Jusqu’en janvier 2013, Agüero était en couple avec la fille de l’ancien numéro 10. Entre les deux trapus, cet amour du football de rue. Comme son ancien beau-père, Sergio est né dans un quartier pauvre de la grande banlieue de Buenos Aires. À Villa Itati, dans la commune de Quilmes, où la roteuse la plus célèbre du pays a également vu le jour. C’est là qu’il grandit, deuxième d’une fratrie de sept garçons. Papa est chauffeur et maman femme au foyer. Avec ses frangins, il apprend le football dans la rue. Là où son physique de lutteur fait des merveilles. Constammen­t surclassé, il débute en L1 argentine à 15 ans avec Independie­nte. Trois ans plus tard, le voilà à l’Atlético Madrid où il restera cinq saisons (102 buts en 234 matches). Mais c’est en Angleterre qu’Agüero est devenu une star malgré un physique fragile. Depuis janvier 2013, son corps a dit stop près d’une trentaine de fois, et la plupart du temps pour des questions musculaire­s. Ce soir, c’est une blessure qui l’a remis en selle. Comme quoi, le destin.

“Mbappé

? Désolé, mais je ne regarde pas beaucoup le foot en ce moment. J’ai un petit bébé maintenant et on est très occupé en famille...”

Kévin De Bruyne, milieu de Manchester City, à qui il a été demandé s’il connaissai­t Kylian Mbappé.

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