À Saint-Paul de Vence, Valentin et la mémoire de Montand
Attaché au «nid familial» azuréen, le fils de l’acteur ne souhaite pas se séparer de la maison construite par son père, décédé alors qu’il n’avait que trois ans. Il en évoque quelques souvenirs
Vingt-cinq ans après la disparition d’Yves Montand, Valentin Livi, 28 ans, reste fidèle à Saint-Paul de Vence (AlpesMaritimes). Son père y avait fait construire sa maison en 1984, à quelques pas de la Colombe d’Or où il avait ses habitudes. « C’est le nid familial», résume le jeune homme qui, très attaché à cette petite bâtisse de pierre qui jouxte la place des joueurs de boules, s’est juré de ne jamais s’en séparer. En 1988, Carole Amiel, dernière compagne de Montand, avait attendu Valentin à Saint-Paul. C’est également dans ce village de Provence qu’un photographe avait deviné, voyant son ventre s’arrondir, la préparation d’un heureux événement. Le cliché devait faire la couverture de Paris Match le5 août 1988 sous ce titre : « Montand bientôt papa ».
Défendre l’image de son père
Aujourd’hui, Valentin est un beau et grand garçon - 1,93 m ! - qui ne manque ni d’activités ni de projets. Après avoir participé au développement d’un jeu vidéo dans un studio indépendant, il projette d’ouvrir à Montpellier, où il réside depuis six ans, une école spécialisée dans la création 3D. Sa mère l’encourage : « Il n’y a pas de plus grand luxe que de se lever chaque matin en étant content de faire ce que l’on aime ». Valentin, qui n’avait que trois ans quand son père s’est éteint, garde précieusement son chapeau claque, sa canne, ses carnets. Et sa montre Breitling. Une « relique » qu’il ne lui viendrait pas à l’idée de porter: «C’est un objet un peu sacré. Un objet qui était en contact avec mon père et rythmait ses journées ». Son bien le plus précieux n’est en rien matériel : «La plus belle chose qu’il m’a léguée, c’est une image respectable que je considère comme mon devoir de défendre ». Pudique et discret, le fils d’Yves Montand n’a pas l’habitude de se répandre dans la presse. Tout petit, il a été protégé, sa mère ayant toujours veillé à ce que «Valentin ne devienne pas un feuilleton médiatique ». Carole Amiel est très liée à SaintPaul, où elle a croisé pour la première fois Montand quand elle avait 14 ans, bien avant de devenir son assistante à l’occasion d’une tournée. Elle se félicite d’y avoir toujours bénéficié d’une sorte de solidarité : «Déjà quand Valentin était petit, dès qu’un paparazzi arrivait, tout de suite on le savait ».