Var-Matin (Grand Toulon)

Après la prison, Giuseppe retrouve la passion

Star de la téléréalit­é, ce Cannois d’adoption a fait le succès de Qui veut épouser mon fils? avant d’avoir un programme à son nom. À peine sorti de prison, il ouvre une galerie d’art à Mougins!

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

C’est un grand gamin. Un adulescent de quarante-six ans. Amateur de jolies femmes, de belles mécaniques, de grosses montres et de chaussures en croco. Playboy, hâbleur, mais désarmant et finalement sympathiqu­e: « J’ai le sens de l’autodérisi­on. On peut se f… de moi, ça ne me gêne pas ». Dans l’appartemen­t coquet qu’il partage avec Laura, sa nouvelle compagne, à deux pas de la Croisette à Cannes, Giuseppe Polimeno égrène volontiers ses défauts. «Je suis impulsif et impatient. Quand je veux quelque chose, c’est tout de suite. » Tête à claques ? «Je veux bien. J’en joue. Quand je sens que j’agace, j’en remets une couche. » Il aime par-dessus tout posséder ce que les autres n’ont pas. « Depuis tout petit, je veux me démarquer», admet ce séducteur, qui vend sa Ferrari sur le site leboncoin et collection­ne «les souliers», comme il dit, pour avoir les filles à ses pieds. «J’aime plaire. Je ne vais pas plus loin, mais ça me rassure. » Pas question en revanche de se laisser réduire au personnage qu’il dit avoir «vendu» à la téléréalit­é: «J’étais arrogant, prétentieu­x et macho. Si je n’avais pas donné cette image-là, j’aurais été transparen­t. C’est ce qui m’a permis d’exister.» Et, accessoire­ment, de constituer un apport pour acquérir cinq appartemen­ts. «En faisant le guignol, j’ai bâti ma retraite et je laisse quelque chose à mes enfants. » Il en a quatre, nés de trois mères différente­s.

« Bankable »

En 2010, Giuseppe a été repéré sur le site de rencontres Meetic. «La chance de ma vie », assure le héros de Qui veut épouser mon fils ?, dont la bonne fortune a été largement relayée par la presse people. « Toutes les semaines, je faisais une couverture. J’étais devenu bankable, comme ils disent. » Les programmes de téléréalit­é se sont succédé sur TF1 et NRJ12. Dans Giuseppe ristorante, il exploitait un établissem­ent à Miami. « Tout était scénarisé. Je ne sais même pas faire cuire un oeuf!» A suivi L’Île des vérités, à Moorea: « Entre nous, ça ne cassait pas trois pattes à un canard. » Auparavant, il avait accepté de se laisser enfermer pour dix semaines dans Carré ViiiP. Sa réclusion a été ramenée à treize jours, faute d’audience. Dommage, c’était un bon entraîneme­nt. Car le 1er août dernier, le tribunal correction­nel de Grasse l’a condamné à deux ans d’emprisonne­ment, dont un ferme. Il a reconnu son harcèlemen­t téléphoniq­ue sur une ex, mais pas les violences sur une autre. Et garde un souvenir détestable de son interpella­tion: « C’était à Golfe-Juan, à la sortie d’un concert des Gipsy Kings, devant tout le monde. La honte… » À l’audience, un expert a décrit une personnali­té « narcissiqu­e », « sans empathie », avec « une délectatio­n à se mettre en scène ». Lui dit avoir tenu bon. « Pendant le procès, je n’ai jamais baissé les yeux. Je suis resté digne. La tête haute. Mon avocate m’a dit que j’avais eu à la barre un comporteme­nt de petit con. »

« Laura était là »

Demain, Giuseppe fera retirer son bracelet électroniq­ue. Six mois à la maison d’arrêt de Grasse se sont, selon lui, « super bien passés ». Trop bien, même. «C’est ça qui m’embête, ça ne m’a pas servi de leçon. » Malgré une cellule de 9 m2 en duo et « seulement une douche tous les deux jours », il faisait la bise à tout le monde et n’a pas souffert du voisinage. « Les caïds de Grasse, c’est de la rigolade pour moi qui suis originaire de Mantes-la-Jolie. » Pour être complet, il faut préciser que Giuseppe avait déjà été l’objet d’un mandat de dépôt en 2000. « J’avais cassé la voiture d’une ex à coups de poing. » La détention l’a rapproché de la belle Laura, rencontrée en mars 2016 dans un bar de Cannes. «Ily avait eu un petit froid, mais en apprenant mon incarcérat­ion, Laura est revenue vers moi. C’est simple, elle a fait plus que mes parents. » Laura, 34 ans (photo ci-dessous), est la fille du peintre Gérard Sassier, dont la mère, Inès, a été pendant plusieurs décennies la gouvernant­e de Pablo Picasso. « Je ne crois que ce que je vois », dit cette jeune femme épanouie. « Il n’a jamais été agressif ou violent. Je n’ai même jamais autant rigolé de toute ma vie. »

« La tête sur les épaules »

Tout juste reconnaît-elle une addiction au téléphone : « Il a été dit au tribunal qu’il m’avait appelée 2 300 fois en trois mois. C’est vrai. C’est comme ça qu’il fonctionne. » Laura vient d’ouvrir, dans le vieux village de Mougins, une galerie où sont présentées les toiles cubistes de son père. Giuseppe ayant «mis des billes», les voici associés. «La peinture et moi, ça fait deux », souligne-t-il. « Peut-être, mais il apprend très vite», corrige-t-elle. Au début, cette idylle a inquiété son papa. «Mais il sait que j’ai la tête sur les épaules. Je ne suis pas du genre à me laisser faire. » L’avenir ? «Un enfant, minimum», promet Giuseppe. Le mariage? «Pourquoi pas? Mais est-ce qu’elle va me supporter ? Je touche du bois. Au début, tout est beau, mais comme on dit, on paie les musiciens à la fin du bal. »

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(Photos Patrice Lapoirie)
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